Pendant que Couche-Tard et la CSN poursuivent leur bras de fer, le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, a alimenté le débat sur la syndicalisation dans le commerce de détail. S’il ne conteste pas le droit d’association des employés, M. Dorval estime que les faibles marges de profits dans ce secteur rendent difficile l’octroi d’une hausse salariale, ce qui pourrait décevoir de nouveaux syndiqués qui s’attendaient à ce que leurs salaires progressent davantage.
«Lorsqu’ils se demandent s’ils veulent adhérer à un syndicat, les employés doivent se demander quelle serait la valeur ajoutée d’une adhésion, analyse-t-il. Dans un secteur d’activité où la marge de manœuvre est très faible, ils doivent se demander si leurs conditions s’amélioreront, tout en gardant en tête qu’ils devront payer une cotisation syndicale.»
Pour l’exercice 2010 terminé en avril, Couche-Tard a réalisé un bénéfice d’exploitation de 422 millions et des revenus de 16 G$. Le bénéfice d’exploitation équivaut donc à 2,7% des revenus.
M. Lortie se dit conscient que les salaires ne sont pas nécessairement élevés dans le secteur du détail. Il indique que les revendications des employés concernent davantage les conditions de travail.
Dans la vidéo interne diffusée à ses employés, le pdg de l’entreprise, Alain Bouchard, vante, quant à lui, les conditions de ses employés. Il affirme que son entreprise offre de la flexibilité à ses employés et que les conditions sont avantageuses, selon les critères du secteur.
M. Lortie émet toutefois un autre son de cloche. «Nous nous opposons à la gestion arbitraire des ressources humaines, s’insurge M. Lortie. Tout dépend de l’humeur des gérants. On fait des promesses d’horaires qu’on ne tient pas.»
Couche-Tard a décliné les demandes d’entrevue de LesAffaires.com.