Les trois caisses de retraite de l'Indiana, qui se sont adressées à la Cour, ont-elles ou non raison de s'opposer à la transaction (elles disent que les créanciers de premier rang sont désavantagées) ?
Là n'est plus la question. Ce plan de sauvetage, concocté par le gouvernement américain, sert plus ou moins de modèle à ce qui doit suivre pour GM. Il ressemble aussi à d'autres interventions du genre dans d'autres secteurs, et repose sur le principe suivant : est-ce que l'intérêt supérieur de la nation permet que l'on bulldoze des intérêts particuliers ?
Pas facile à trancher, surtout quand votre fonction, comme à la Cour suprême, consiste essentiellement à interpéter la loi. Sauf que l'enjeu est crucial. Une bonne partie de la stratégie de Barack Obama vise à relancer au plus vite les Chrysler et GM de ce monde avant qu'ils ne s'écroulent pour de bon.
Notez bien : les objections des créanciers ne touchent pas l'intervention de l'État -ils sont tout à fait d'accord pour qu'on vienne rescaper Chrysler- mais bien sur les montants qu'ils voudraient récupérer. Autrement dit, si vous m'en donnez plus, je m'efface. Comme il s'agit de caisses de retraite, leur objectif est louable. Mais si tout le monde lève la main pour demander d'être mieux traité, je ne donne pas cher de l'hypothétique reprise américaine.
René Vézina : Quand c'est fini, ça recommence
Publié le 09/06/2009 à 00:00
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