Remarquez, ce n'est pas tant d'épingler les gens dont les opinions peuvent être différentes des miennes. Il y en a beaucoup, et c'est légitime. Non, comme vous allez le voir, c'est vraiment un cas d'âneries. Et ne vous gênez pas pour enrichir ce carnet, si vous trouvez d'autres perles. Vous pouvez même me citer si, à vos yeux, je me barre les pieds...

En première position : la vénérable Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal qui demande au nouveau président de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, de démissionner « parce qu'il est trop près des milieux financiers », et de Toronto par surcroît ! Allô? Michael Sabia arrive comme un cheveu sur la soupe à la Caisse, c'est vrai, mais on souhaite qu'il soit au moins de mèche avec les milieux financiers. C'est son job ! Il ne gère pas une boutique de fleuristes ou un atelier de fabrication de drapeaux québécois, il a sur les bras 120 milliards $ de fonds de retraite à faire fructifier. Au cas où la SSJB ne l'aurait pas remarqué, ça s'appelle de la haute finance.

En deuxième position, la Direction de la Santé publique de Montréal, qui a eu l'idée saugrenue d'étoffer son argumentation contre le développement du réseau autoroutier montréalais en faisant venir des ingénieurs... des États-Unis, le paradis des autoroutes et de l'éparpillement urbain ! Un d'entre eux a avoué candidement -après avoir condamné le projet de l'échangeur Turcot- « je ne connais pas assez le projet » ! Et pour cause : il a passé ici un gros total de deux jours. Autrement dit, je ne le connais pas, mais voici ce que j'en pense. Et les bonzes de la santé publique, qui n'en sont pas à leur première bourde, boivent béatement ses paroles.

En troisième position, un habitué, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty. Parlant à Londres, vendredi, il a remis ses lunettes roses, en affirmant que la récession n'allait pas vraiment faire mal au Canada et que les Canadiens n'étaient pas vraiment préoccupés. C'est le même type qui nous disait, l'an dernier, qu'il n'entrevoyait pas de déficit budgétaire fédéral - on s'en va vers 30 milliards $ -, pour finir par admettre que l'économie se contracterait en 2009, mais de 0,8 %. L'OCDE, moins insouciante, parle d'un recul de 3 % au Canada.

Je suis certain qu'il y en a bien d'autres, et je compte sur vous - et sur votre sens de la rigueur de manière à ce que l'exercice ne dérape trop - pour bien les dénicher...