Les entreprises qui pourraient sous peu exploiter le pétrole québécois devront verser une redevance dont le montant varie de 5% à 12,5%. Une redevance calculée à partir du volume extrait, sans tenir compte des variations du prix du pétrole.

Ainsi, pour le pétrole, une entreprise devra verser 5% de la valeur au puits lorsque la production quotidienne est de sept mètres cubes (m3) ou moins. Si la production est de plus de 30 m3, la redevance applicable est de 8,75 % de la valeur au puits sur les 30 premiers m3 et de 12,5 % de la valeur au puits sur l’excédent.

Trop peu? Chose certaine, «ce n’est pas exagéré», confie André Proulx, pdg de Pétrolia, une société de Rimouski qui fore actuellement un puits en Gaspésie. L’homme d’affaires admet que le pourcentage pourrait être augmenté afin que l’ensemble de la société puisse bénéficier d’une ressource qui « lui appartient ». Il ajoute : « Il me semble normal que les entreprises paient des redevances.»

Selon lui, le système québécois de redevances devrait considérer les variations du prix du pétrole. André Proulx note que le système albertain est ainsi fait et que du coup la province n’a pu profiter de l’augmentation du prix de l’or noir au cours des décennies. « Les entreprises déboursaient autant à la province lorsque le prix du baril était de 25 dollars que lorsqu’il dépassait 140 dollars ».

Pour sa part, Jean-Yves Lavoie, pdg de la société québécoise Junex, indique que la mise en place de redevances peu élevées est nécessaire au développement d’une industrie qui en est à ses balbutiements. «Nous ne pouvons nous comparer avec des endroits où l’industrie est mature et développée », comme en Alberta, aux États-Unis ou les pays membres de l'OPEP.