Débat : comment dessiner le Québec de 2028?

Publié le 03/10/2008 à 00:00

Débat : comment dessiner le Québec de 2028?

Publié le 03/10/2008 à 00:00

D’entrée de jeu, Jacques Daoust, président et chef de la direction d’Investissement Québec, a posé les jalons : l’enjeu est de trouver un équilibre entre économie et démographie dans un contexte où les baby-boomers passent à la retraite et les finances publiques se font plus rares.

À ce jour, le déséquilibre démographique se traduit par un manque de main d’œuvre qui pénalise les entreprises. Les patrons disent chercher de la main-d’œuvre qualifiée et ne pas en trouver.

À la recherche de main-d’œuvre

Une des solutions viendrait des baby-boomers eux-mêmes. Isabelle Courville, présidente d’Hydro-Québec TransÉnergie, relève que «le taux d’occupation des plus de 65 ans est de seulement 5%. Il faudrait que, dans la tranche d’âge des plus de 65 ans, une personne sur cinq travaille pour que notre main-d’œuvre soit active à 100%», pense-t-elle.

Et Jacques Daoust d’ajouter que, si les baby boomers ne se retirent pas complètement, ce sont autant de revenus sociaux qui entreront dans les caisses publiques du Québec.

Les intervenants soulignent qu’il faudrait aussi tirer meilleur parti du potentiel inutilisé des travailleurs immigrants. En vingt ans, le Québec a accueilli près d’un million d’immigrants, alors que l’Ontario en a reçu trois millions.

«Il est extrêmement difficile de garder les Américains à Montréal, le bilinguisme les déroute. De plus, les gens rient de notre accueil», déclare Rémi Racine, président d’A2M, société de développement de jeux vidéo. Les difficultés de scolarité pour les enfants sont aussi des facteurs qui rebutent les immigrants, ajoute-t-il.

Investir dans l’éducation

L’éducation, justement, est un des défis majeurs de la société de demain. Elle est essentielle à la création d’une société de valeur ajoutée. Or, les chefs d’entreprise déplorent le manque de cohérence des structures de formation actuelles. «Les formations universitaires et au collège sont en concurrence les unes avec les autres pour les mêmes programmes alors que les programmes spécialisés font défaut», déclare Rémi Racine.

Pierre Brunet, président du conseil d’administration de la Caisse de dépôt de placement du Québec a aussi plaidé pour une meilleure adéquation entre les formations disponibles et les débouchés offerts en fonction du choix du Québec de se spécialiser en sciences de la vie, en technologies de l’information et en aéronautique.

Il a mis en exergue les modèles de coopération entre les Cegep et les entreprises aéronautiques qui ont donné des résultats probants et mériteraient d’être reproduits à d’autres secteurs d’activité.

Pour Isabelle Courville, le Québec devrait revoir son modèle d’investissement dans l’éducation. «Si on s’imagine qu’on va s’en sortir avec l’argent qu’on met actuellement dans les universités, on se trompe», affirme-t-elle.

Abondant dans son sens, Monique Leroux estime qu’il est temps de revoir les priorités, quitte à «réactualiser les principes».

Zoom sur la productivité

Au chapitre de l’emploi, le terme productivité revient au devant de la scène. Le Québec a vécu trop longtemps sans s’en préoccuper, pense Pierre Brunet. Aidées par un dollar canadien plus bas que le dollar américain, les entreprises n’ont pas investi. Et depuis que le huard est revenu à parité avec le dollar américain, la comparaison fait mal. Il est temps de rattraper le retard par des investissements dans les technologies et les procédés.

Cependant, le terme productivité est souvent mal compris est associé au contrôle des coûts.
«La productivité n’est pas juste une question de coûts. Il faut prendre en compte la capacité à générer des revenus, à innover», souligne Monique Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement des Caisses Desjardins.

Pour Jacques Daoust, la recherche d’une meilleure productivité va de pair avec «la quête absolue d’emplois de qualité et la fierté dans le travail».

Une société de travailleurs hautement qualifiés, qui accommoderait tant les talents étrangers que ceux des travailleurs seniors. Un Québec qui fournirait à la planète entière des produits à haute valeur ajoutée. Telle est la vision des leaders d’aujourd’hui pour le Québec de demain.

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