Le quotidien Le Devoir fêtera ses 100 ans tout au long de l'année 2010 avec une série d'activités, allant de colloques à une journée portes ouvertes, en passant par une enveloppe commémorative de Postes Canada et deux émissions thématiques à Radio-Canada.

Le quotidien fondé par Henri Bourassa en 1910 lancera ses activités le 10 janvier par une journée portes ouvertes au Marché Bonsecours à Montréal. Une salle de rédaction y sera reconstituée afin de permettre au public de rencontrer les artisans de ce journal indépendant.

La Société Radio-Canada, de son côté, diffusera une émission documentaire spéciale de "Tout le monde en parlait" sur l'influent quotidien, de même qu'une édition spéciale du jeu questionnaire "Tous pour un" portant sur Le Devoir.

Postes Canada a aussi dévoilé, mardi, une enveloppe commémorative soulignant les 100 ans du Devoir, conçue comme une pièce de collection qui sera disponible à compter du 10 janvier.

Au cours d'une rencontre avec la presse pour présenter l'ensemble des activités de l'année 2010, la direction du Devoir a souligné que malgré la situation précaire dans laquelle se trouvent bien des médias canadiens, Le Devoir se tire plutôt bien d'affaire, son tirage ayant connu une croissance soutenue depuis une dizaine d'années.

"Notre disparition a été annoncée tant de fois, souhaitée même à l'occasion _ on peut penser à Maurice Duplessis, mais il y en a d'autres aussi, a dit Bernard Descôteaux, directeur du Devoir. Il y a une forme d'accomplissement dans le fait d'être toujours là. Nous sommes d'autant plus fiers de la chose que nous arrivons à ce centenaire en bonne santé. Ce n'est pas que nous roulions sur l'or, mais depuis cinq ans, nous dégageons de modestes mais significatifs profits."

Le site Internet du journal vient d'ailleurs d'être renouvelé.

M. Descôteaux attribue le succès et la longévité du Devoir notamment à la frugalité à laquelle le quotidien s'est habitué. "Le succès du Devoir, au cours des ans, ça a été cette habitude d'austérité dans laquelle nous avons été élevés."

Il ajoute un autre facteur: le fait d'occuper une niche bien particulière, destinée au débat intellectuel, au brassage d'idées. "Le Devoir a toujours été un journal ciblé, de créneau, comme on dit. C'était, à une période, une faiblesse; aujourd'hui, ça devient notre force, parce que c'est ce que les gens, les lecteurs souhaitent avoir de ce type de journal", explique M. Descôteaux.

En plus des activités mentionnées pour le centenaire, il y aura également le 12 mars un colloque international sur l'avenir du journal quotidien indépendant, ainsi que quatre conférences sur l'avenir du Québec, en collaboration avec l'Institut du Nouveau Monde