Le Superjet 100 de Sukhoi, un autre des concurrents naissants de Bombardier. Photo: Bloomberg.
Les Russes devront ouvrir leur propre marché s'ils veulent vendre leurs avions dans les pays occidentaux, prévient le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin.
Au cours d'une entrevue récente avec La Presse Canadienne, M. Beaudoin a déploré que la Russie ne respecte pas les règles que s'imposent les pays occidentaux en matière de financement d'avions.
La société russe Sukhoi est à mettre au point le Superjet 100, un avion régional de 75 à 95 places qui cible le marché que se partagent actuellement les CRJ de Bombardier et les ERJ d'Embraer. Jusqu'ici, l'appareil a fait l'objet d'environ 170 commandes placées par des transporteurs de Russie, d'Arménie, d'Indonésie, de Thaïlande, des Bermudes et du Mexique.
Selon le grand patron de Bombardier, Sukhoi a offert à certains de ses clients un financement exceptionnellement avantageux qui serait vraisemblablement considéré comme "illégal" en vertu des règles établies par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Au-delà des questions de financement, Bombardier prend au sérieux la concurrence de Sukhoi, même si le Superjet 100 accuse plus de deux ans de retard (les premières livraisons étaient prévues pour la fin 2008 et n'ont toujours pas eu lieu).
Il faut dire que pour l'instant, Sukhoi est seule en piste en Russie dans le segment des avions de 60 à 100 places. Moscou n'a toujours pas certifié les appareils CRJ700 (70 places), CRJ900 (90 places) et CRJ1000 (100 places) de Bombardier, pas plus que les avions de même taille d'Embraer.