Preuve de ses crispations: les juges suprêmes allemands ont déclaré mardi illégale une mini-commission du Bundestag censée statuer sans débat public sur le sauvetage de l'euro, compliquant encore un peu la donne.
La politique budgétaire, dont relèvent les décisions sur l'euro qui engagent l'argent public allemand, "est de la responsabilité du Bundestag tout entier", a estimé le président de la cour Andreas Vosskuhle.
Mais de l'avis du président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schultz, Berlin finira par se ranger à la majorité.
"Au final Angela Merkel est toujours prête à faire le nécessaire (pour aider la zone euro, ndlr). Mais toujours au final. Ce serait mieux si elle faisait le nécessaire au début", a-t-il affirmé dans un entretien au Spiegel Online mardi.
Au final, la zone euro va devoir encore attendre pour trancher sur le renforcement de son pare-feu, comme l'avait laissé entendre dès dimanche le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble dimanche, malgré une intense pression internationale.
Les pays du G20 avaient pourtant jugé indispensable ce week-end, lors de leur réunion à Mexico, que le pare-feu de l'Union monétaire soit mis en place avant de pouvoir financer davantage le Fonds monétaire international (FMI), qui pourrait ensuite aider en retour la zone euro.
Une réunion ministérielle du G20 est prévue à Washington à la mi-avril pour examiner les progrès européens, mais avant cela le FMI doit se prononcer mi-mars sur un autre volet de la réponse à la crise: sa participation au second plan d'aide à la Grèce, qui comprend une aide publique de 130 milliards d'euros.
Or, de la décision sur le pare-feu risque de dépendre la contribution du FMI au plan de sauvetage. A l'heure actuelle, le FMI envisagerait une enveloppe limitée d'environ 13 milliards d'euros.