Un brin provocateur, il annonce que « Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin ».
Au passage, le patron se fait aussi oiseau de mauvaise augure pour les activités du géant français du pneumatique Michelin dont il prédit que « dans cinq ans, il ne pourra plus produire de pneus en France ».
« Capitalisme de vautours »
Le Parti communiste (PCF) n'a pas tardé à réagir estimant mercredi, dans un communiqué, que Titan incarnait « un capitalisme de vautours » et qualifiant ce courrier de « lamentable provocation, doublée d'une xénophobie assumée à l'encontre des salariés français ».
Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, la lettre de M. Taylor « fait plus honte à son auteur qu'aux salariés français qu'elle était censée blesser ».
Plus sévère encore, le représentant de la CGT, majoritaire à l'usine Goodyear d'Amiens-nord, Mickaël Wamen, a dénoncé mercredi une « insulte totale », jugeant Maurice M. Taylor proche de l'« asile psychiatrique ».
« Ca montre bien le personnage que c'est, ce qu'il entendait faire avec nous. Titan, c'était un leurre dès le départ », a estimé Magid Boubeker, délégué Sud à l'usine d'Amiens-nord.
Cédric Soares, ouvrier non syndiqué de l'usine d'Amiens-nord, suggère de « retourner » la lettre à Goodyear en disant que ce sont « eux les incapables, eux qui ont été incapables de maintenir un outil de travail qui ramène de l'argent ».
Les propos sont plus nuancés à droite où l'ex-président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), a dénoncé un « jusqu'au-boutisme de certains syndicats » français même si la lettre du PDG de Titan lui semble « moqueuse » et « caricaturale ».
De son côté, la direction de Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) a indiqué dans un communiqué qu'elle n'entendait « pas entrer dans la polémique et les excès ».