En 2012, le PIB par habitant (calculé selon la parité du pouvoir d'achat) des Sud-coréens s'élevait à 32 400 $US, selon la CIA, l'agence américaine du renseignement. Celui des Nord-coréens s'établissait à 1 800 $US, en 2011.
Ce qui signifie que le niveau de vie des habitants de la Corée du Nord, un régime communiste opaque, où une partie de la population souffre régulièrement de la faim, représente à peine 6% de celui des habitants de la Corée du Sud.
On imagine sans peine les défis gigantesques qu'aurait l'économie sud-coréenne à intégrer un jour l'économie nord-coréenne.
Peter M. Beck, de l'Université Stanford en Californie, a évalué que les coûts de la réunification coréenne pourraient osciller de 2 000 G$US à 5 000 $US. Une estimation qui dans la fourchette supérieure représente quatre fois le PIB actuel de la Corée du Sud, à 1 151 G$US.
Selon certains analystes, les ressources naturelles de la Corée du Nord - le pays aurait dans son sol plus de 200 types de minerais - pourraient aider à financer en partie les coûts d'une éventuelle réunification. Si elles étaient exploitées, ces ressources pourraient rapporter quelque 7 000 G$US, selon une estimation du magazine Bloomberg Businessweek.
Le débat sur la réunification coréenne peut sembler très théorique, alors que la Corée du Sud et la Corée du Nord sont actuellement à couteaux tirés. Un débat d'autant plus improbable que la Chine s'opposerait sans doute à l'émergence d'une nouvelle puissance asiatique dans l'ère d'influence des États-Unis.
Pourquoi alors parler de réunification coréenne? Tout simplement parce que la donne politique peut changer très vite, comme l'histoire nous le montre régulièrement. Qui avait anticipé, au milieu des années 1980, la chute du communisme en Europe et la réunification allemande à la fin de cette décennie? Et qui avait prévu le «printemps arabe», en 2011?