Le gouvernement d'extrême droite de Jair Bolsonaro, élu président du Brésil dimanche, va «changer le modèle économique du pays» grâce à un grand programme de privatisations et plus de contrôle des dépenses publiques, a affirmé Paulo Guedes, annoncé comme le futur ministre des Finances.
«Le Brésil a connu 30 ans de dépenses publiques incontrôlées, (...) suivant un modèle qui a corrompu la politique et provoqué une augmentation des impôts, des taux d'intérêt et de la dette, à la façon d'une boule de neige», a affirmé le gourou économique du président élu lors d'une conférence de presse à Rio de Janeiro.
Paulo Guedes, 69 ans, qui a soutenu sa thèse à l'université de Chicago, berceau du libéralisme économique moderne, a fustigé le «modèle socio-démocrate».
«Ce modèle est très mauvais, nous sommes prisonniers de notre faible croissance», a-t-il souligné.
Le Brésil est sorti péniblement d'une des pires récessions de son histoire, après avoir vu son PIB se contracter de 3,5% en 2015 comme en 2016, et compte près de 13 millions de chômeurs.
Paulo Guedes a révélé que le gouvernement Bolsonaro se pencherait dès sa prise de fonction, en janvier, sur la réforme des retraites, très impopulaire mais considérée cruciale par les milieux d'affaires pour réduire la dette.
Il a également appelé à «accélérer le rythme des privatisations» lancées sous le gouvernement du président actuel Michel Temer, qui avait déjà lancé fin 2016 une cure d'austérité, mais n'était pas parvenu à faire approuver la réforme des retraites.