Pour tenter de relancer ses exportations en Europe, la banque centrale de la Chine laisse actuellement la valeur du yuan baisser par rapport à l’euro. Or, cette stratégie ne fait pas que des heureux, notamment à Washington.
L'Union européenne est le deuxième marché d'exportation le plus important de la Chine, rappelle un article publié cette semaine dans le Wall Street Journal (WSJ). Le premier étant, bien sûr, les États-Unis.
Depuis janvier dernier, le yuan avait gagné 5,7 % par rapport à l'euro. Durant cette même période, le dollar américain a gagné 6,9 % par rapport à l'euro. Le yuan a quant à lui perdu 1,1 % par rapport au dollar américain après avoir gagné 4,7 % face au billet vert l'année dernière.
En laissant baisser la valeur du yuan par rapport au dollar américaine la Banque populaire de Chine ralentit aussi la progression de sa monnaie devant l'euro, explique le WSJ. Cette manœuvre devrait aider les exportateurs chinois qui commencent à sentir les effets négatifs de la crise européenne.
« Nous avons vu une forte diminution de la demande européenne », indique Xu Peng, du Huihong International Group, une compagnie de textile détenue par l'État chinois qui a commencé à prendre des assurances commerciales pour s'assurer qu'elle se fera payer par ses clients d'Europe.
La Banque populaire de Chine fixe quotidiennement un taux journalier, appelé le taux de parité, pour l'échange des yuans par rapport aux dollars américains sur le marché monétaire local. La Banque permet ensuite au yuan de monter ou descendre de 1 % durant la journée de négociation.
Or, le WSJ souligne que, jusqu'à cette semaine, la Banque populaire de Chine avait tenté de limiter la chute du yuan en le guidant pour qu'il soit plus fort par rapport au billet vert. Lundi dernier, le taux de parité a été fixé en bas de ce qu'il était le vendredi précédent, selon des données fournies par ChinaScope Financial à Hong Kong. La même tendance a été observée durant les deux jours suivant.
La tendance ne serait toutefois pas coulée dans le béton, selon le WSJ qui rappelle également que, en cette année d'élection, un yuan plus bas par rapport au dollar américain fait des mécontents aux États-Unis. Par contre, avec ses réserves de 3,24 billions de dollars de devises étrangères, la Chine pourrait très bien continuer dans cette direction.
Avec le WSJ
