«Le modèle axé sur l'incitation à la consommation s'est épuisé», juge Marcos Troyjo, économiste brésilien de l'université Columbia de New York.
«Le Brésil a connu une forme de mutation de son ADN. Il doit désormais davantage se consacrer à l'investissement, aux exportations, et se tourner vers le marché global. La compétitivité doit devenir une priorité», plaide l'universitaire, dont l'avis est partagé par de nombreux confrères libéraux.
En campagne pour sa réélection en octobre, la présidente Dilma Rousseff ne semble toutefois pas disposée à changer de plan économique, alors que l'inquiétude gagne de nombreux secteurs dans son pays.
Même les Brésiliens qui tirent profit de la Coupe du monde confient leur appréhension.
Eduardo Blumberg, co-propriétaire du fabriquant de vêtements Dimona, affiche de 20 à 30% de chiffre d'affaires supplémentaire pendant le Mondial. Mais il admet aujourd'hui craindre la pression de la hausse des prix.
«Chaque fois que nous passons une commande, nos fournisseurs haussent leurs tarifs», déplore l'entrepreneur de 53 ans.
«C'est vrai que la Coupe du monde nous aide. C'est un événement festif, les gens dépensent de l'argent. Mais cela ne fait que retarder la faillite de l'économie», maintient-il avec pessimisme.