Au fait, le fossé entre les rendements avant et après impôt s'appelle le ratio du coût fiscal. On peut trouver cette mesure ainsi que les rendements avant et après impôt sur l'onglet « Fisc. » de tous les rapports fiche-éclair sur Morningstar.ca.
Les fonds d'actions versant des dividendes élevés tendent à être moins efficients fiscalement, bien qu'ils aient eu de bien meilleurs résultats après impôt que les fonds obligataires parce qu'une plus grande partie de leurs rendements provient de l'appréciation du capital. Même ainsi, la catégorie Actions canadiennes de revenu est la catégorie la moins fiscalement efficiente de toutes les catégories de fonds d'actions. Ces dix dernières années, le fonds typique de ce groupe a rapporté 6,9 % par an avant impôt et 4,8 % après impôt : un écart de 2,1 %. Les catégories spécialisées comme l'immobilier peuvent aussi causer des problèmes fiscaux. Les fiducies de placement immobilier (les principaux placements des fonds de l'immobilier), versent presque tous leurs profits sous forme de revenus aux actionnaires. C'est également le cas des actions privilégiées, dont les distributions sont traitées comme un revenu en dividendes, qui est imposé à un taux inférieur aux intérêts, mais le fisc prélève tout de même sa part. De fait, la catégorie Revenu fixe d'actions privilégiées se classe avant-dernière en termes d'efficience fiscale après Revenu fixe à rendement élevé.
Même si les gains en capital sont imposés à un taux inférieur, ils peuvent tout de même causer des problèmes fiscaux. Chaque fois qu'un fonds vend un avoir et en tire un gain, cela déclenche un événement imposable. Les fonds qui ont des stratégies de détention à long terme ont des ventes moins fréquentes, et ils génèrent donc moins de gains. En revanche, les fonds à rotation élevée achètent et vendent fréquemment, ce qui peut conduire à des tas de gains imposables. Il n'y a pas de corrélation parfaite entre la rotation et l'efficience fiscale. Un fonds à rotation faible qui est très axé sur le revenu n'aura probablement pas une grande efficience fiscale. Mais s'il connaît une rotation assez élevée (plus de 100 %) et s'il y a un grand fossé entre les rendements avant et après impôt, c'est un candidat probable à un compte libre d'impôt.
Ne mettons pas la charrue avant les bœufs
Avoir un portefeuille qui s'intègre à vos objectifs financiers et votre tolérance au risque aura un impact plus profond sur votre succès futur que les impôts. Une fois que vous aurez constitué une liste de placements qui en valent potentiellement la peine et qui correspondent à votre plan financier, voyez donc comment ils s'intègrent à votre portefeuille du point de vue fiscal.
Au fait, je n'essaie pas de vous dissuader de détenir des fonds qui ont une bonne efficience fiscale dans un compte à l'abri de l'impôt. Les jeunes investisseurs, par exemple, n'investiront pas trop dans des placements axés sur le revenu, mais leurs portefeuilles bénéficieront quand même énormément de décennies de croissance libres d'impôt.
Nos fonds préférés pour les comptes libres d'impôt