Les acheteurs d'obligations peuvent faire quelque chose de comparable en construisant des portefeuilles d'obligations aux échéances échelonnées de manière à s'assurer qu'ils peuvent tirer profit de divers taux d'intérêt. Toutefois il faudra peut-être beaucoup d'argent pour échelonner un portefeuille d'obligations tout en assurant une diversification adéquate entre plusieurs types d'obligations différentes. Et lorsque l'investisseur y parvient finalement, le portefeuille en vient à ressembler étrangement à -- vous l'avez deviné -- un fonds obligataire. Les acheteurs d'obligations peuvent aussi encourir des coûts transactionnels importants. (Cet article évoque certains des risques auxquels on s'expose en achetant des obligations.) Bien entendu, un investisseur peut fort bien choisir d'acheter des obligations plutôt que de souscrire à un fonds obligataire, mais il n'est pas vrai que, ce faisant, il encourt automatiquement un risque inférieur à celui que présente la souscription à un fonds. C'est donnant-donnant.
Deuxième mythe : Les actions à dividendes sont plus sûres que les obligations.
Dans le même ordre d'idées, certains investisseurs ont complètement laissé tomber les obligations et les ont supplantées par des actions à dividendes.
Avec les actions à dividendes, non seulement vous pouvez vous procurer un revenu, mais vous pouvez aussi faire fructifier votre capital si la valeur de l'action augmente au cours de votre période de détention; votre société peut aussi augmenter ses dividendes avec le temps. Pour ceux qui ont plus de temps devant eux, les actions à dividendes, et peut-être toutes les actions, sont assez sûres, puisque les actions ont généré des rendements positifs surdes périodes mobiles de 10 ans près de 95 % du temps.
Mais comme pour l'achat d'obligations, il y a un compromis à la clé. Bien sûr, les actions, et même celles de haute qualité qui versent des dividendes, ont une volatilité beaucoup plus élevée que les obligations, comme on l'évoque ici , ce qui en fait de mauvais choix pour les investisseurs qui peuvent avoir besoin de retirer leur argent en moins de 10 ans. De plus, les actions ne sont pas imperméables aux augmentations des taux d'intérêt, et parce que les investisseurs utilisent de plus en plus les actions à dividendes en lieu et place des obligations, elles peuvent être vulnérables à la vente si les taux augmentent et que les obligations deviennent plus attrayantes (les titres apportant un revenu élevé comme les actions des services publics et les fiducies de placement immobilier ont senti la pression monter lorsque les taux ont flambé pendant l'été de 2013, par exemple). Enfin, il convient de noter que les sociétés peuvent réduire leurs dividendes pendant les périodes difficiles, comme trop d'investisseurs dépendant des dividendes en ont fait la douloureuse expérience au cours de la crise financière. Pour ces raisons, j'ai avancé que les investisseurs pourraient raisonnablement orienter une portion de leur portefeuille obligataire vers les actions à dividendes (surtout s'ils ont suffisamment de temps devant eux pour en adoucir les cahots), mais ils ne devraient pas y mettre tout leur argent.