Les rendements sur les actions

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 05/04/2011 à 11:40

Les rendements sur les actions

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 05/04/2011 à 11:40

Considérons l'indice S & P500 durant une période de croissance, de 1979-1999. Le rendement annuel moyen a été de 17,88 %. Toutefois, les dividendes versés et la croissance des profits observés durant cette période expliquent respectivement 3,94 % et 6,05 % de ce rendement, soit moins de 10 %. Comment expliquer un rendement de 17,88 % ?

Le prix d'une action est souvent exprimé en fonction du ratio cours/bénéfice. Or, en 1999, le multiple était de 7,3 alors qu'il était de 30,5 en 1999. Ainsi, la Bourse a connu une performance spectaculaire, non pas parce que les dividendes ou les profits le justifieraient, mais parce que les investisseurs acceptaient de payer 30,50 $ pour chaque dollar de bénéfice en 1999 par rapport à 7,30 $ 20 ans plus tôt.

L'inverse du ratio cours-bénéfices, le rendement courant, est une mesure de valorisation du marché (de sa rentabilité et de son risque) que nous pouvons, en gros, comparer au niveau des taux d'intérêt. En 1999, le rendement courant était de 3,3 % (1/30,5) et le rendement en dividendes était encore moindre (< 1,25 %) alors que le rendement d'une obligation à échéance 10 ans variait de 6 à 7,5 % pour les émetteurs de qualité. En 1999, il fallait donc compter sur des gains en capital annuels moyens de 4,75 % à 6,25 %, uniquement pour espérer réaliser le même rendement que les obligations, et plus pour espérer recevoir une prime de risque raisonnable. Malgré cette exubérance, les investisseurs ont finalement réalisé en 2000 qu'il était irrationnel de payer 30,5 fois en moyenne les bénéfices d'entreprise.

Comparer le rendement courant au taux d'intérêt n'est pas un indicateur infaillible du rendement relatif futur des actions par rapport aux obligations. Il y a bien d'autres facteurs. Toutefois, il est possible de démontrer analytiquement que le marché boursier tend généralement à mieux performer sur un horizon de 10 années si l'écart entre le rendement courant et le taux d'intérêt est plus positif ou moins négatif au début de la période d'investissement. Par exemple, le rendement courant de différents marchés boursiers dans le monde varie actuellement de 6 % à 9 % alors que les rendements des obligations à échéance 10 ans varient de 3,5 % à 5 %. Le rendement courant est donc plus élevé que les taux d'intérêt ce qui indique que les investisseurs exigent probablement une compensation plus élevée pour le risque d'investir à la Bourse. Le risque d'être déçu à long terme est donc vraisemblablement plus faible.

Confiance

Plus les investisseurs paient un prix élevé pour chaque dollar de bénéfices et plus ils doivent avoir une confiance élevée dans des perspectives financières favorables.

- Jacques Lussier, Christian Felx et Richard Guay

par Jacques Lussier, CFA, chef de stratégies, Christian Felx, CFA, gestionnaire de portefeuille, et Richard Guay, CFA, professeur titulaire en finance et Fellow Cirano.

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