Élections: ce qu'on promet à la classe moyenne

Publié le 02/10/2015 à 09:59

Élections: ce qu'on promet à la classe moyenne

Publié le 02/10/2015 à 09:59

Par Philippe Jean Poirier

Cette élection encore, le terrain de bataille est celui de la classe moyenne, qui se voit courtisée à coups de promesses. On recense celles des partis qui pourraient avoir une influence sur vos finances.

Le PLC

Avec son plan pour « redonner à la classe moyenne », le Parti libéral du Canada est sans doute le parti qui courtise le plus ouvertement la classe moyenne.

Il ne faut pourtant pas y voir un clientélisme, prévient François-Philippe Champagne, candidat économique dans Saint-Maurice-Champlain. Il s’agit plutôt d’une « approche philosophique » : « On est tous à penser, dans l’équipe économique libérale, que quand la classe moyenne va bien, c’est l’ensemble de l’économie canadienne qui va bien. »

La promesse phare des libéraux concerne une baisse d’impôt de 7 % sur le second palier d’imposition, pour les revenus entre 44 700 $ et 89 401 $ (un retour potentiel de 670 $ par personne). Le PLC désire également unifier et bonifier les allocations pour enfants. À titre d’exemple, une famille de deux enfants pourrait désormais recevoir jusqu’à 5 875 $ par année.

En contrepartie, les libéraux s’engagent à annuler le fractionnement du revenu familial et à ramener le plafond du CELI à 5 500 $.

Le NPD

Plutôt que de retourner l’argent directement dans les « poches des contribuables », le Nouveau Parti démocratique préfère renforcer la classe moyenne en « stimulant l’emploi » et en « soutenant les collectivités ».

Ce que cela signifie ? Des investissements au niveau des municipalités, des baisses d’impôt pour les PME, le retour du crédit d’impôt pour les fonds de travailleurs. Mais surtout : la création de places en garderie à 15 $ pour toutes les familles canadiennes. Les Québécois en bénéficieront indirectement, par un transfert entre gouvernements.

Pour ce qui est des mesures fiscales directes, elles s’adressent surtout aux personnes vulnérables, explique l’économiste Guy Caron, candidat du NPD dans le Bas-St-Laurent : « Le NPD propose de bonifier le Supplément de revenu garanti, la Prestation fiscale pour le revenu de travail et le Supplément de la prestation nationale pour enfants. »

Tout comme les libéraux, un gouvernement du NPD reverrait certaines mesures fiscales prises par les conservateurs. Le fractionnement du revenu serait dès lors réservé aux revenus de pensions, et le plafond du CELI serait ramené à 5 500 $.

« Présentement, il y a 93 % de la population qui ne cotise pas au maximum de son CELI… explique Guy Caron, pour nous, en augmenter le plafond est un non-sens par rapport à l’investissement que cela requiert. »

Le PCC

Pour Éric Girard, candidat conservateur dans Lac-Saint-Louis, l’idée n’est pas de favoriser la classe moyenne au détriment d’une autre classe. « Nous, notre objectif, c’est de baisser les impôts de tous les Canadiens, aussi bien ceux à faible revenu que les mieux nantis. »

Le candidat vedette évoque une série de mesures concrètes : « On a baissé les taxes à la consommation, on a amené le fractionnement du revenu, les crédits d’impôt pour le sport et les arts, on a haussé le plafond du CELI, bonifié la PUGE, augmenté le Régime d’accès à la propriété et le crédit d’impôt à la rénovation… »

Outre les deux dernières mesures, il s’agit en fait de promesses passées. « Eh bien, justement ! rétorque le candidat conservateur. Il n’est pas garanti que ces allègements seront maintenus avec un nouveau gouvernement. »

Et on ne peut lui donner tort, compte tenu des engagements du PLC et du NPD à l’égard du fractionnement du revenu et du plafond du CELI.

Le BQ

En milieu de campagne, le Bloc a dévoilé son cadre financier 2016-2010. On y prévoit « l’augmentation de l’impôt des grandes sociétés, des banques, des pétrolières et des plus nantis », ainsi que des transferts en santé et en éducation pour les provinces. Tout cela demeure théorique, de la part d’un parti qui n’aspire pas au pouvoir.

Candidat bloquiste à Joliette, l’économiste Gabriel Sainte-Marie fait tout de même remarquer que les batailles du Bloc ont bien servi la classe moyenne par le passé : « On a convaincu le gouvernement de rendre la PUGE non imposable, on a réussi à faire en sorte que les personnes ayant accès au Supplément de revenu garanti le reçoivent automatiquement et on a obtenu 3,3 milliards pour le déséquilibre fiscal. »

 

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