Partir (r)assuré cet été

Publié le 15/07/2016 à 08:45

Partir (r)assuré cet été

Publié le 15/07/2016 à 08:45

Par Nafi Alibert

Pierre se pensait couvert lorsqu’il s’est envolé pour l’étranger avec son assurance voyage en poche. Il est pourtant rentré à découvert. Les assurances voyage peuvent faire rimer les vacances avec insouciance, à condition que les voyageurs aient bien épluché les dizaines de pages de leur contrat d’assurance.

Depuis 1991, les provinces canadiennes ont arrêté de couvrir à 100 % les frais médicaux engagés à l’étranger pour ne prendre en charge qu’une infime partie de ceux-ci. Les coûts de santé à l’étranger peuvent vite gonfler jusqu’à ruiner certains touristes dont les déconvenues noircissent chaque année les vacances et les pages des médias qui relatent leurs histoires d’horreur.

« Un Canadien qui effectuait un voyage en Afrique de l’Ouest a eu un accident. Or, sa police d’assurance avait expiré trois semaines auparavant. Sa famille a dû trouver 300 000 $ en trois jours pour couvrir les coûts de son traitement médical et de son évacuation. Heureusement il a survécu, mais sa famille s’est retrouvée avec une énorme dette à rembourser », peut-on lire en guise de mise en garde sur le site voyage.gc.ca.

Bien faire ses devoirs

Marie-Josée Dionne travaille pour l’agence de voyages Sears. « Nous faisons affaire avec la Financière Manuvie qui explique toutes les conditions dans leurs contrats, mais c’est quand même une brochure de 52 pages qu’il faut que les clients lisent », précise-t-elle.

De la même manière qu’une minorité d’internautes prend le temps de lire les conditions d’utilisation d’un site, près de la moitié des Canadiens ont reconnu ne pas avoir consulté leur police d’assurance avant de la souscrire, révèle un sondage de l’Association canadienne de l’assurance voyage (ACAV).

« Or, il n’y a pas une assurance, même celles dites multirisques, qui ne comprend pas de restrictions et d’exclusions », prévient Alex Bittner, le président de l’ACAV. Pour faciliter la compréhension de ces contrats que M. Bittner reconnaît être indigestes pour les consommateurs, l’Association travaille pour que toutes les définitions des termes que l’on retrouve dans ces contrats, comme le mot « traitement » ou encore « conditions préexistantes », soient standardisées dès cette année.

Quand les assurances refusent de payer

Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), plus de 95 % des demandes de règlement d’assurance voyage sont payées promptement et sans difficulté.

La première raison de refus de paiement est que l’objet de la demande n’est tout simplement pas couvert. « Souvent c’est parce que les gens prolongent leurs voyages, sans penser à prolonger leur assurance, ou qu’ils demandent un remboursement pour des soins préventifs alors que les assurances voyage ne couvrent que les soins d’urgence », dit Lyne Duhaime, la présidente de l’ACCAP Québec.

La deuxième cause la plus fréquente de non prise en charge concerne des situations où certaines conditions préexistantes n’étaient pas connues de l’assureur au moment de la souscription ou de l’entrée en vigueur de l’assurance voyage. Et c’est là que se cachent les mauvaises surprises. Dans les mois précédant le départ (en général trois mois), toute personne qui ressent des symptômes, qui a consulté un médecin, effectué des tests, pris un traitement ou qui sait qu’elle est atteinte d’une maladie chronique doit en aviser son assureur, car celui-ci risque fort de ne pas la couvrir pour cela.

« C’est vrai pour les personnes cardiaques, mais si quelqu’un fait une bronchite trois semaines avant de partir, il ne sera pas couvert pour cette maladie, car cela ne fait pas assez longtemps et il sera considéré comme à risque », prévient Mme Dionne.

« Prenons le cas d’un assuré qui est couvert les 30 premiers jours de son voyage avec sa carte de crédit et qui contracte une assurance “complémentaire” pour les 15 jours suivants. S’il se blesse à l’intérieur des 30 premiers jours, sa condition sera considérée comme préexistante aux yeux du second assureur quand la deuxième assurance voyage entrera en force », surenchérit Suzanne Michaud, vice-présidente et responsable du dossier assurances à CAA-Québec.

Enfin la pratique de certains sports « extrêmes », les blessures volontaires, la consommation excessive d’alcool ou de drogues ou certaines destinations à haut risque font aussi partie des exclusions courantes.

« C’est sûr que si vous partez en vacances en Afghanistan, vous aurez plus de mal à vous assurer qu’une personne qui voyage deux semaines en Floride et qui aura une couverture pour moins de 100 $ », illustre Mme Duhaime.

D’où l’importance d’opter pour la transparence avec son assureur pour souscrire un contrat qui répond aux besoins réels de chacun.

 

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