Ils veulent vous payer pour aller au gym

Publié le 29/08/2016 à 07:30, mis à jour le 29/08/2016 à 07:39

Ils veulent vous payer pour aller au gym

Publié le 29/08/2016 à 07:30, mis à jour le 29/08/2016 à 07:39

Par Matthieu Charest

[123RF/Rancz Andrei]

Pour riposter à la concurrence féroce des gyms à bas prix, l’entreprise Nautilus Plus lance une nouvelle formule d’abonnement. Chaque abonné du programme «Boomerang» recevra 1,50$ chaque fois qu’il ira s’entraîner, a appris Les Affaires en exclusivité.

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Tous les membres actuels de Nautilus Plus peuvent aussi se prémunir de l’offre dès aujourd’hui, à condition qu’ils abandonnent leur abonnement actuel. S’il n’y a pas de limite de nombre d’entraînements donnant droit à la ristourne de 1,50$, les clients intéressés doivent signer un contrat d’un an.

Enfin, les membres pourront appliquer le crédit accumulé sur des services ou encore demander de recevoir la somme en argent.

Bref, aller au gym trois fois par semaine permettra de mettre la main sur environ 18$ par mois, sans bien sûr compter le prix de l’abonnement mensuel.

«Nous trouvons que c’est une réponse intelligente afin de démontrer notre bonne foi dans un univers pas très catholique», affirme Richard Blais, président-directeur général de la chaîne qui compte environ 40 centres de conditionnement physique au Québec et environ 1000 employés.

Une industrie en crise

C’est que cette industrie traverse une crise, qui n’est pas sans rappeler les enjeux qui touchent l’industrie des taxis ou des médias, par exemple. L’entrée en scène de nouveaux acteurs à bas prix, comme Éconofitness, pèse lourd sur les acteurs traditionnels.

«Les clubs à 10$ par mois, ça vient bousculer la donne, explique M. Blais. Nous sommes carrément cinq fois plus chers, mais nous avons une équipe de professionnels et des services à valeur ajoutée pour développer de saines habitudes de vie. Les “autres”, ceux à 10$ par mois, ils ne veulent que vendre des abonnements. C’est un piège.»

Et les «autres» selon le terme employé par le pdg, c’est Éconofitness, qui comme sa grande sœur Énergie Cardio est détenue en majorité par l’ontarienne Goodlife Fitness Centres. Quant à Nautilus Plus, c'est la québécoise Novacap qui en possède la majorité. La Caisse de dépôt et placement du Québec en possède aussi une participation, bien que minoritaire.

«Ils [Éconofitness] font de l’argent, ajoute Martin Légaré, vice-président exécutif. Mais pour que ça fonctionne, il ne faut pas que leurs membres reviennent. Leur formule [à bas prix], c’est un piège qui attire les gens, qui n’auront pas de résultats.»

Offensive musclée

Une attaque en règle dont ne se formalise pas Alain Beaudry, président d’Énergie Cardio et d’Éconofitness.

«Ça fait 32 ans que je suis en affaires, et ça fait 32 ans que j’entends des critiques de la part de Nautilus Plus, lance-t-il. C’est une bonne entreprise, mais ils ne comprennent pas notre modèle. Écoutez, nous suivons toutes les règles, nos gyms sont propres, nos équipements sont neufs et 40% de nos membres Éconofitness n’avaient jamais fréquenté un gym auparavant, soutient-il. Nous rendons le “fitness” accessible à tous.»

Précisons que la formule à 10$ n’est pas la seule offerte dans ces centres et que plusieurs services, comme les douches, sont offerts avec un coût supplémentaire.

En trois ans d’existence, la chaîne bon marché a ouvert près d’une cinquantaine de centres dans la province et compte à peu près 200000 membres. Quatre à cinq nouveaux centres sont prévus d’ici la fin 2016.

Le pendant Énergie Cardio compte près de 80000 membres, alors que Nautilus Plus en dénombre environ 50000.

La polarisation des services

Cette popularité des services à bas prix est en fait une grande tendance qui s’abat sur tous les services et le commerce de détail selon JoAnne Labrecque, professeur de marketing à HEC Montréal.

«À 10$ par mois, les consommateurs ont l’impression de “rentrer dans leur argent”. Ça devient intéressant parce que le coût est faible, même si les abonnés n’y vont pas.» D’ailleurs, moyennant des frais, Éconofitness permet d’annuler son abonnement.

«Il y a vraiment une polarisation dans les services et le commerce entre le haut de gamme et l’économique. Il y a des gyms avec tous les services, massages et casiers à son nom, et les gyms où l’on ne retrouve que de l’équipement. C’est le milieu de gamme qui en souffre. Nautilus Plus doit se différencier.»

Si, pour l’heure, le pari d’effectuer des ristournes demeure incertain, la tendance «low-cost» n’est pas nouvelle et n’est surtout pas négligeable. Les Fitness Park français et les Planet Fitness américains ont le vent dans les voiles.

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