Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, de Metro et de Loblaw? Voici quelques recommandations d'analystes qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B, 59,83$) : «le titre est cher pour de bonnes raisons»
L’action d’Alimentation Couche-Tard est dispendieuse pour de bonnes raisons, constate Jim Durran, de Barclay’s. L’analyste maintient sa pondération « neutre », mais bonifie sa cible de 57$ à 64$.
Les multiples dans le secteur de la consommation se sont contractés dernièrement, mais celui de Couche-Tard a été plus résilient. En fait, le multiple de l’exploitant de dépanneurs de Laval a décliné de 4%. Il est passé de 21,7 fois les bénéfices à 20,8 fois. En comparaison, les évaluations du secteur ont perdu 11%.
De bonnes raisons expliquent cette résistance, selon M. Durran. D’abord, Couche-Tard est davantage exposée à la croissance de la consommation aux États-Unis. Ensuite, ses importants flux de trésorerie disponibles lui permettent de se désendetter et d’augmenter sa flexibilité en vue d’une prochaine acquisition. Finalement, l’analyste croit qu’il est encore possible d’améliorer les marges et de réduire les coûts aux États-Unis.
Pour le deuxième trimestre (terminé à la mi-octobre), M. Durran anticipe que les revenus diminueront de 4%. Toutefois, la bonne gestion des opérations permettrait de faire croître le bénéfice de 20%, prédit-il. Les résultats seront dévoilés le 24 novembre.
Même s’il juge que le multiple de Couche-Tard est raisonnable en tenant compte de son potentiel de croissance, il constate qu’il s’agit d’un des noms les plus chers de son secteur. Pour cette raison, il maintient sa recommandation « neutre ».
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Metro (Tor., MRU, 37,95$) : trop cher pour s’enthousiasmer
David Hartley, de Credit Suisse, est l’un des rares analystes à émettre une recommandation de vente sur les actions de Metro. Si ses collègues saluent les bons résultats trimestriels de l’épicier, M. Hartley trouve que les perspectives sont « peu excitantes » par rapport au prix à payer pour détenir le titre.
L’action de Metro s’échange à 17,8 fois les prévisions de bénéfice de l’année prochaine, note M. Hartley. En moyenne, le multiple s’est situé à 12,7 fois.
Metro a dévoilé de « solides » résultats et a été un « refuge » pour bien des investisseurs, note l’analyste. Toutefois, la direction a mentionné qu’elle anticipait que l’inflation serait modérée et que les marges se stabiliseraient au cours de la prochaine année. « Nous croyons que le titre a besoin d’un catalyseur pour maintenir son évaluation », poursuit-il.
L’élastique est aussi étiré du côté des rachats d’actions, selon lui. « Nous pensons que la valeur des titres achetés progressera au même rythme que les bénéfices puisque la société a épuisé ses réserves pouvant être utilisées à cette fin et a dépassé le plafond de dette qu’elle s’était elle-même imposé ».
Il maintient sa recommandation de vente et sa cible de 34$.
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Loblaw (Tor., L, 76$) : le risque diminue
Le risque diminue pour les investisseurs de Loblaw, croit Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. La société a déjà réalisé son objectif de rembourser l’équivalent de 1,7 G$ en dette d’ici mars 2016. L’épicier espère avoir tiré 235 M$ de synergies de Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec) d’ici la fin de l’année.
L’analyste note que l’impact de la réforme des médicaments au Québec et en Ontario sera plus important que prévu. Toutefois, c’est un revers modeste par rapport à une entreprise qui génère 3,5 G$ en bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA), nuance M. Howlett.
Dans l’ensemble, le « portrait est favorable », résume M. Howlett. D’autres synergies et réduction de coûts sont possibles au sein de Shoppers Drug Mart, croit-il. La possibilité de combiner les programmes de fidélisation de Loblaw et de Pharmaprix pourrait créer un engouement, particulièrement chez les clientes. Au cours de la prochaine année, l’analyste croit que Loblaw sera « très actif » dans son programme de rachat d’actions.
M. Howlett maintient sa recommandation d’achat et sa cible de 76$.