Photo: Bloomberg
BLOGUE. Vous connaissez l’histoire de ces héritiers qui se chicanent au sujet du partage d’un héritage supposément fabuleux et qui se rendent compte, à la lecture du testament, qu’il n’y a finalement pas grand chose à se partager? Cette même histoire pourrait se répéter en ce qui concerne les possibles gisements de pétrole de l’île d’Anticosti.
À lire : Québec Solidaire s'oppose à l'exploitation pétrolière sur Anticosti
Combien y a t-il de pétrole à l’île d’Anticosti? Personne ne le sait véritablement. Les évaluations les plus optimistes parlent de 40 milliards de barils. Ce serait alors l’équivalent de 4 000 jours de production en Arabie saoudite (10 millions de barils par jour). Impressionnant.
Encore faudrait-il que ce chiffre soit conforme à la réalité. Il n’est encore basé que sur des projections. N’empêche qu’il sert maintenant à alimenter le genre de querelles qu’on semble affectionner particulièrement au Québec.
Il y a quelques jours, Le Devoir publiait les conclusions d’une étude « indépendante » selon laquelle l’extraction du pétrole d’Anticosti, ne serait-ce que pour récupérer 2 ou 3 % des réserves supposées, nécessiterait la mise en place de 12 000 puits de forage. Aussi bien dire que l’île serait défigurée.
Creusons déjà un peu. Cette étude est le fruit d’un expert, oui, mais qui a agi seul, un professeur de géologie de l’UQAM à la retraite. Marc Durand se base sur le fait de structures géologiques similaires au Dakota du Nord pour en arriver à ses conclusions. Il aurait travaillé la question « pendant plusieurs mois ».
L’île d’Anticosti est longue : près de 225 kilomètres, pratiquement la distance entre Montréal et Québec. Inventorier les réserves réelles, le type de puits nécessaire, leur nombre, leur disposition, tout ça va prendre des années, et encore : il va d’abord falloir déterminer la véritable nature du gisement. On nage encore dans l’incertitude.
