Sorel-Tracy renforce le créneau de l'écologie industrielle

Publié le 21/05/2015 à 08:00

Sorel-Tracy renforce le créneau de l'écologie industrielle

Publié le 21/05/2015 à 08:00

Depuis les chantiers navals qui ont fait vivre la région au 19e siècle et au début du 20e siècle, le Bas-Richelieu a connu plusieurs réorientations économiques. Sorel-Tracy porte désormais le titre de Technopole en écologie industrielle de l’Association internationale des parcs scientifiques, obtenu l’année dernière après 20 ans d’efforts pour réaliser la reconversion de l’économie locale.

Gersol, de Saint-Roch-de-Richelieu, illustre ce virage et la réussite qu’il peut entraîner. En 2000, les Sables Collette, qui exploite des carrières de sable, sent le vent tourner. « On a voulu se démarquer de nos concurrents et on a pris le virage écologique », raconte Julie Collette, directrice de l’administration et du développement des affaires de Gersol, la filiale créée en 2000 avec spécialisations en génie-conseil et en environnement.

Gersol, qui compte aujourd’hui une cinquantaine d’employés et affiche un chiffre d’affaires supérieur à celui de Sables Collette, a développé une expertise rare dans la gestion terrestre des sédiments de dragage. Elle travaille avec plusieurs centres de recherche pour trouver des solutions pour valoriser les sédiments de dragage maritime et éviter ainsi qu’ils se retrouvent dans des sites d’enfouissement.

« On a choisi ce créneau d’écologie industrielle, car c’était celui que la région développait, ce qui nous permettait de profiter de l’appui de nombreuses structures », explique Julie Collette. Gersol est membre du conseil d’administration du Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI) et de la Technopole en écologie industrielle.

Un mouvement amorcé par les grandes entreprises

Ce sont les grandes entreprises de la région, Rio Tinto fer et titane par exemple, qui ont par la force des choses amorcé ce virage écologique à la fin des années 1980.

« À l’époque, plusieurs tonnes de minerais et de résidus étaient rejetées dans le fleuve Saint-Laurent. De nouvelles réglementations ont été imposées, notamment dans le cadre d’un plan fédéral pour remettre en état et protéger les écosystèmes du fleuve Saint-Laurent. La question s’est alors posée de la revalorisation de ces résidus qui se retrouvaient dans des parcs, d’où l’émergence d’une industrie de la valorisation des résidus industriels métallurgiques », explique Jacques Thivierge, commissaire industriel à la Société de développement économique Sorel-Tracy.

La région, qui a connu l’âge d’or des chantiers navals et de la métallurgie, a l’habitude des reconversions et des fermetures de grandes entreprises. Dans les années 1990, à la suite du départ de Beloit, de la faillite de Soreltex, de la fermeture de Tioxide et de l’abandon de la fabrication de turbines électriques par la société Alstom, elle traverse des temps difficiles.

Elle comprend alors rapidement que le virage écologique amorcé est l’occasion de donner une nouvelle orientation à son économie. « On pouvait difficilement renier notre passé, note Jacques Thivierge. On s’est donc rendu compte que le meilleur moyen de se sortir de cette situation économique difficile était de rester dans nos secteurs traditionnels, mais en prenant le virage environnemental et en devenant un pôle du savoir en écologie industrielle. »

Une expertise reconnue hors de la région

Une des premières mesures pour se lancer dans cette nouvelle aventure : la création, en 1999, du CTTEI, dont le rôle est « d’aider des entreprises à améliorer leurs processus pour réduire leurs résidus et de valoriser ceux qui restent en leur proposant des solutions novatrices, mais aussi à accompagner les sociétés qui pourraient s’installer sur notre territoire pour créer des synergies industrielles », précise Hélène Gignac, la directrice générale du CTTEI, qui a une centaine de clients, dont certains sont installés en Ontario.

Aujourd’hui, « l’expertise est mûre, et elle commence même à être reconnue hors de notre région. On espère attirer des investissements d’entreprises qui adoptent notre concept d’économie circulaire », affirme Jacques Thivierge. Mais il reste des défis liés à « l’engagement des entreprises dans l’écologie industrielle, au changement des mentalités qui vise à faire admettre que les déchets peuvent avoir une valeur et à l’évolution de la réglementation », énumère Hélène Gignac.

 

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