Les conséquences de la saga Ozempic
Les personnes souffrant d’obésité pourraient-elles pâtir d’un recul de la couverture médicamenteuse à la suite de la fulgurante popularité d’Ozempic, amorcée par des influenceurs sur les réseaux sociaux? C’est ce que craint le Dr Robitaille. «La médiatisation et l’explosion des prescriptions d’Ozempic n’aident pas à faire avancer le dossier ! Les réseaux sociaux sont parfois utiles, mais dans ce cas ils sont plutôt nuisibles.»
Du côté des assureurs, le mouvement pour un plus grand contrôle est entamé. À Beneva, comme chez plusieurs assureurs, Ozempic est désormais inclus dans un mécanisme d’autorisation préalable. «Il sera donc bloqué à l’entrée jusqu’à obtention de la preuve que la personne qui le réclame est atteinte de diabète de type 2, explique Éric Trudel. C’est une molécule approuvée pour ce type de diabète qui, dans 30% des cas, est prescrite pour une autre maladie: l’obésité. C’est assez complexe comme situation puisqu’elle est prescrite par des médecins qui la considèrent efficace.»
«D’un point de vue médical, c’est correct», explique le Dr Robitaille, qui précise qu’une nouvelle molécule, commercialisée sous le nom de Wegovy et qui comporte le même ingrédient actif qu’Ozempic, arrivera bientôt sur le marché pour le traitement de l’obésité. «Wegovy est associé à une perte de poids de l’ordre de 15% du poids initial et coûtera autour de 5000$ par année», précise Neda Nasseri.
«Les employeurs doivent démontrer plus d’ouverture face à la nouvelle définition de l’obésité et mettre en place des solutions pour soutenir tous leurs employés, peu importe leur stature.» – Neda Nasseri, Desjardins Assurances
Changer les perceptions
«On est dans un monde en changement parce que l’obésité n’est pas reconnue comme une maladie chronique par tout le monde, mentionne le Dr Robitaille. Les choses sont en train de changer parce qu’on en parle plus.»
Chez Desjardins Assurances, Neda Nasseri est du même avis. «Bien qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire, le regard des gens s’est adouci un peu et on s’éloigne de la mathématique simpliste des calories qu’on dépense soustraites aux calories qu’on ingère, dit-elle. Les employeurs, quant à eux, doivent démontrer plus d’ouverture face à la nouvelle définition de l’obésité et mettre en place des solutions pour soutenir tous leurs employés, peu importe leur stature.»
En quelques chiffres
41%
des employés atteints d’obésité disent avoir été victimes de discrimination au travail
44%
des personnes atteintes d’obésité ont connu des taux de stress quotidiens élevés au cours des trois derniers mois, contre seulement
27%
en moyenne
51%
des participants de régimes d’assurance collective affirment que la pandémie a forcé le report de traitement ou de tests médicaux, une proportion qui grimpe à
68%
chez les participants atteints d’obésité
Source: Sondage Benefits Canada sur les soins de santé 2022
• Ce texte a été publié dans l’édition de juin 2023 du magazine Avantages