COVID: la culpabilité de tomber au combat

Publié le 19/10/2021 à 08:37

COVID: la culpabilité de tomber au combat

Publié le 19/10/2021 à 08:37

Par La Presse Canadienne

Le docteur Lanthier s’en veut quand même un peu de ne pas avoir été là pour épauler ses collègues à affronter une crise qu’il compare à un «feu de forêt» et à un «raz-de-marée». (Photo: La Presse Canadienne)

«C’est un peu comme être un joueur de hockey et de pas pouvoir aller à la partie la plus importante de l’année.»

C’est ainsi que décrit ce qu’il a vécu le docteur Sylvain Lanthier, qui est neurologue à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

Infecté par le virus de la COVID-19 dans les premiers temps de la pandémie, il s’est retrouvé sur le carreau même s’il affirme être en bonne forme physique.

«J’habitais à 800 mètres de l’hôpital, et puis j’aurais dormi sur le trottoir au retour», a-t-il dit.

Ses symptômes, s’ils sont intenses, seront aussi de courte durée, et après moins de 24 heures il estime qu’il aurait été en mesure de retourner s’entraîner, n’eût été du confinement qu’il devait à ce moment respecter.

Et ce confinement ne lui interdit pas seulement l’accès au gymnase, mais aussi celui de l’hôpital où il pratique un métier qu’il adore et où ses collègues luttent de toutes leurs forces pour endiguer la vague d’infections qui déferle sur la province.

«On a un ennemi devant nous, on sait que c’est un ennemi sérieux, et on ne peut pas aider, a-t-il dit. On se sent coupable. C’est une honte un peu mal placée d’être tombé au combat. On n’est pas mort, mais on est blessé.»

Le docteur Lanthier n’a pas besoin de longues recherches pour comprendre comment il a été infecté: il était de garde à l’urgence dès les premiers jours de la crise sanitaire et quand «les portes de l’ambulance s’ouvraient et que le patient sortait, on ne savait pas ce qui nous attendait. C’était une boîte à surprises».

Cela ne l’empêche pas de se poser toutes sortes de questions. A-t-il commis une erreur? A-t-il baissé la garde par inadvertance? Comment se fait-il que d’autres aient réussi à échapper au virus, mais pas lui?

«C’est un virus hautement contagieux, c’est ça qui est arrivé, a-t-il résumé. Mais c’est vrai qu’il y avait de la culpabilité à ne pas être là pendant que les autres écopaient.»

Déjà énorme, la somme de travail à abattre par les médecins, les infirmières, les préposés et tout le reste du personnel de santé est décuplée par l’arrivée du virus, et il n’a «même pas le droit de mettre les pieds dans l’hôpital».

Aucun collègue ne passe de commentaires, évidemment, et le docteur Lanthier sait très bien qu’il s’imposait à lui-même cette culpabilité qu’il ressentait.

Il s’en veut quand même un peu de ne pas avoir été là pour épauler ses collègues à affronter une crise qu’il compare à un «feu de forêt» et à un «raz-de-marée».

«Jonathan Drouin, je suis certain qu’il trouvait ça plate de ne pas pouvoir aider son équipe l’an dernier», a-t-il dit en conclusion, en référence à l’ailier gauche du Canadien de Montréal qui a raté une partie de la dernière saison et la totalité des séries éliminatoires.

 

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