Les marchés canadiens ont grimpé avec l'or et le pétrole. Photo: Bloomberg
Le huard a terminé la journée sur un bond de plus d’un cent mercredi, stimulé par l’annonce survenue ce matin que la banque centrale russe accumulerait désormais des dollars canadiens afin de diversifier ses réserves de devises étrangères et diminuer sa dépendance à la devise américaine.
«Cette nouvelle a grandement contribué au déclin du dollar américain», analyse Michel Pelletier, 1er vice-président, titres à revenus fixes chez Investissements Standard Life.
Le dollar canadien a terminé la journée sur un gain de 1,14 cent à 95,66 cents américains. La devise canadienne a également gagné du terrain par rapport à l’euro.
M. Pelletier ajoute que la devise américaine a aussi souffert des commentaires contenus dans les Minutes de la Fed publiées hier après-midi, qui laissent entendre que la baisse du billet vert est «ordonnée» et que les taux d’intérêt à court terme allaient rester bas: «Tout cela a favorisé les ressources naturelles. Le prix de l’once d’or a atteint un nouveau record historique à 1 189 dollars américains en cours de séance et le pétrole a progressé de 2,56% à 77,86 dollars américains», dit-il.
La bonne performance de l’or et du pétrole a contribué à la remontée de la Bourse de Toronto, qui a clôturé la journée sur un gain de 97 points (0,84%) à 11 636. Ce sont les secteurs des matériaux (+1,83%) et de l’énergie (+1,27%) qui ont le plus contribué à la hausse.
À New York, le Dow Jones a grimpé de 31 points (0,29%) à 10 464, le S&P/500 a gagné 5 points (0,45%) à 1 110 et le Nasdaq a progressé de 7 points (0,32%) à 2 176.
Les marchés américains ont absorbé des données économiques mitigées mercredi, de l’aveu de Michel Pelletier.
Un nouveau rapport indiquait ce matin que les nouvelles demandes d’admissibilité au chômage étaient en baisse la semaine dernière aux États-Unis, à 460 000. C’est le plus bas chiffre en un an et cela représente une baisse plus importante que prévu par rapport à la semaine précédente, où elles s’étaient établies à 501 000.
«Les nouvelles prestations d’assurance-chômage ont chuté au cours de la dernière semaine, ce qui a été bien accueilli par les marchés, tout comme les données sur le revenu disponible et les dépenses de consommation des ménages américains en octobre. Toutefois, la hausse des dépenses vient plus des programmes gouvernementaux de relance de l’économie, car les salaires aux É-U sont en baisse de 3,5% sur une base annuelle et n’ont enregistré aucune croissance au cours des quatre ou cinq derniers mois», dit-il.
Du côté des biens durables, tant les nouvelles commandes que les livraisons ont été en deçà des prévisions des analystes en octobre, soutient M. Pelletier.
«De plus, les prêts octroyés par les banques américaines ont poursuivi leur déclin au 3e trimestre. Pour la période terminée le 30 septembre, le volume des prêts bancaires a reculé de 2,8% par rapport au trimestre précédent. Il s’agit d’un cinquième trimestre consécutif de déclin à ce niveau», affirme-t-il.
Avec ces données mi-figue mi-raisin, Michel Pelletier estime que les marchés commencent à prendre conscience que la reprise économique sera modeste.
Avec Jean-François Cloutier
