Autre raison de l'étonnement des analystes, "les cours ont chuté exactement en même temps à Londres et à New York, ce qui suggère non une erreur technique mais plutôt une stratégie de prises de bénéfices éclair par des acteurs majeurs du marché", avançaient les experts du cabinet énergétique JBC Energy.
De fait, plusieurs analystes évoquaient des rumeurs persistantes sur une utilisation des stocks stratégiques américains de brut à moins de deux mois de l'élection présidentielle américaine, pour faire baisser les prix de l'essence - alors que les cours du pétrole à New York ont franchi vendredi le seuil symbolique de 100 $ US, considérés par certains comme une "ligne rouge".
L'utilisation de réserves stratégiques augmenterait encore l'offre déjà abondante d'or noir sur le marché américain (les stocks de brut du pays étaient en juillet au plus haut depuis 22 ans) et exercerait de fait une nette pression baissière sur les prix.
Par ailleurs, "le marché du pétrole avait largement anticipé les mesures exceptionnelles de la Fed (pour soutenir l'économie), et maintenant que le suspense est terminé, la nouvelle question est: est-ce que ces mesures sont suffisantes (pour relancer la demande de brut) et combien de temps vont-elles faire effet?", ravivant la prudence des opérateurs, ajoutait JBC Energy.
Cependant, "il y a peu de potentiel" pour une baisse prolongée des cours, alors que la récente vague de violences dans le monde arabe, tout comme les tensions persistantes entre l'Iran et l'Occident alimentent les risques sur les approvisionnements d'or noir de la région, tempéraient les experts de Commerzbank.