Le Nasdaq, indice de Wall Street à dominante technologique, plongeait de plus de 3% jeudi en deuxième partie de séance, sur fond de craintes sur la croissance mondiale et sur la valorisation de grands noms du secteur.

Vers 19H25 GMT, le Nasdaq plongeait de 3,15%, soit 131.76 points, à 4.052,14 points. Il est descendu quelques instants plus tôt jusqu'à 4.042,76 dollars, à des niveaux plus vus depuis début février.

L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, était emporté dans son sillage et dégringolait de 1,58%, ou 259,48 points, à 16.177,70 dollars et l'indice élargi S&P 500 plongeait de 2,03%, soit 37,98 points, à 1.834,20 dollars.

Traduisant la nervosité croissantes des acteurs du marché, la volatilité des échanges, mesurée par l'indice VIX, dit "indice de la peur" s'envolait de son côté de 16,57% à 16,11.

Ce plongeon est le résultat "de tout un ensemble de facteurs", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert America. "Le resserrement futur de la politique monétaire américaine, les craintes d'un ralentissement de la croissance" aux Etats-Unis mais aussi en Chine, "l'inquiétude quant à l'absence de mesures de relance de l'activité en Chine" pour y remédier "et les mouvements de liquidations des fonds spéculatifs".

La Chine, deuxième économie mondiale, a fait part jeudi d'un net recul en mars de ses exportations, mais aussi de ses importations, à l'inverse des prévisions du marché qui avaient misé sur des progressions.

Ce contexte défavorable a favorisé l'engrenage et la chute des indices, selon les experts. Les grands noms du secteurs technologiques, qui avaient attiré à eux une grande partie des investissements des gérants de fortune et des fonds en ont fait les premiers les frais.

"On accepte de payer (la valorisation) élevée d'une société quand on sait que les bénéfices seront au rendez-vous. Quand on perd cette confiance", on perd son appétit pour les sociétés aux plus grosses valorisations, a poursuivi M. Volokhine.

Au premier chef, étaient visés des titres phare du secteur "tech" comme Netflix, Tesla, Facebook ou Amazon, qui chutaient respectivement de 5,60%, 5,08%, de 5,21% et de 3,95%.

Le marché obligataire, prisé des investisseurs en temps d'incertitude, progressait nettement. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,628% contre 2,684% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,503% contre 3,565% à la précédente clôture.