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Le huard se négocie à son plus haut face à la devise américaine depuis juillet dernier, même si Statistique Canada a indiqué vendredi que l’économie du pays s’était contractée pour la première fois depuis septembre en février.
Vers 10h, le dollar canadien s’échange à 79,92 cents US, en hausse de 0,33%. Il a touché 79,97 cents US en début de séance.
Cette nouvelle poussée fait en sorte que la monnaie canadienne est la devise qui a affiché la meilleure performance parmi les pays du G-10, après le yen japonais, selon Bloomberg.
Les cambistes semblent avoir fait fi de la tenue décevante de l’économie canadienne en février. Le PIB réel a diminué de 0,1% au pays au cours de ce mois, en raison de la faiblesse des secteurs de la fabrication, du commerce de gros et des ressources naturelles, souligne dans une note Benoit P. Durocher, économiste chez Desjardins.
Celui-ci ne juge pas inquiétant le recul de février. À son avis, une contre-performance est fréquente lorsque les mois précédents affichent une croissance soutenue.
Remontée du dollar US en fin d’année
Le rebond rapide de la devise canadienne s’explique par la faiblesse persistante du dollar américain. La devise américaine se dirige vers un troisième déclin mensuel consécutif en avril, sa plus longue séquence baissière en deux ans, indique Bloomberg.
La première économie mondiale connaît un passage à vide. Sa croissance a ralenti plus sévèrement que prévu au premier trimestre, selon des données publiées jeudi. La diminution des dépenses des consommateurs et le recul des investissements des entreprises figurent parmi les facteurs qui ont freiné la progression du PIB à 0,5% de janvier à mars, en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières. Il s’agit du plus faible rythme d’expansion depuis l'hiver 2014.
Dans son étude mensuelle sur les devises publiée ce vendredi, l’équipe d’économistes de la Financière Banque Nationale dit continuer de croire que le dollar américain remontera plus tard cette année, lorsque la Réserve fédérale(Fed) relèvera de nouveau les taux d’intérêt.
«La course du huard pourrait aussi s’arrêter net si le dollar US reprenait de la vigueur sous l’influence d’une Fed moins accommodante. Une appréciation du dollar américain se traduit souvent par une baisse des prix du pétrole, ce qui pourrait infliger un coup double au huard plus tard dans l’année», concluent Stéphane Marion et son équipe d’économistes.
La Financière a ajusté ses prévisions pour refléter la vigueur actuelle du dollar canadien. Elle prévoit dorénavant que le huard se négociera en moyenne à 0,81 cent US au deuxième trimestre, puis à 0,82 cent US au troisième trimestre. Notre devise devrait ensuite amorcer sa descente pour finir l’année à 0,79 cent US, puis toucher 0,77 cent US au premier trimestre de 2017.
