Même s'il a mis en veilleuse son projet de créer un organisme pancanadien de réglementation des valeurs mobilières, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, continue de croire que le Québec finira par se rallier à Ottawa.
Vendredi, en entrevue avec La Presse Canadienne à Davos, en Suisse, où il participe au Forum économique mondial, M. Flaherty a dit croire que l'Alberta allait bientôt se rallier à l'initiative fédérale. Et ce n'est qu'une question de temps, selon lui, pour que Québec monte dans le train à son tour.
La détermination de Québec à défendre ses pouvoirs dans ce domaine n'a pourtant jamais fléchi. Elle est d'autant plus forte que le Parti québécois forme actuellement le gouvernement.
Jim Flaherty a toutefois assuré vendredi qu'il n'avait pas l'intention de se comporter en "tyran" ("bully") dans ce dossier. Le consensus en faveur d'un organisme unique n'est pas encore assez fort, a-t-il admis. Au Canada, la tradition est de "se soutenir les uns les autres", a-t-il dit.
Pendant des années, pourtant, le ministre a voulu aller de l'avant à tout prix, quitte à faire fi de l'opposition du Québec, de l'Alberta et du Manitoba. Il y a quelques mois, il évoquait encore l'idée de mettre sur pied un organisme pancanadien pour surveiller les "risques systémiques" qui menacent le secteur financier et l'économie.
Bien sûr, la décision de la Cour suprême dans ce dossier, rendue il y a un peu plus d'un an, a fait perdre à M. Flaherty plusieurs de ses arguments. Le plus haut tribunal du pays a statué que le projet fédéral était inconstitutionnel puisqu'il empiétait sur les compétences constitutionnelles des provinces.