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Le dollar fort fait de plus en plus souffrir le fabricant américain de produits d'hygiène et de cosmétiques Procter & Gamble, qui a annoncé jeudi des résultats trimestriels en net recul et s'est montré plus pessimiste pour son chiffre d'affaires annuel.
P&G a dégagé un bénéfice net de 2,2 milliards de dollars au troisième trimestre de son exercice décalé (janvier-mars), en baisse de 17% sur un an.
Le bénéfice par action, qui sert de référence aux analystes, est exactement conforme à leurs attentes à 92 cents.
Le chiffre d'affaires du groupe a en revanche reculé plus que prévu, de 8% à 18,1 milliards de dollars quand le marché espérait le voir atteindre 18,5 milliards.
Et le groupe s'attend désormais à un recul de 5% à 6% de son chiffre d'affaires annuel, contre seulement -3% à -4% anticipés il y a trois mois.
« Ce trimestre, les progrès sur la productivité ont été annulées par les taux de change », a commenté le PDG A.G Lafley, cité dans le communiqué.
Comme pour beaucoup d'autres multinationales américaines, le renforcement du dollar face à la plupart des autres grandes devises mondiales réduit la contribution des filiales étrangères dans les comptes de la maison mère.
P&G dit ainsi avoir enregistré ce trimestre une croissance organique de ses ventes, hors effets de changes et cessions d'actifs, de 1%.
« Comme nous l'avons fait auparavant, nous compenserons les effets de change sur la durée avec une combinaison d'actions sur les prix, d'amélioration de notre portefeuille de produits et de réductions de coûts », a ajouté M. Lafley.
P&G est embarqué depuis plus de trois ans dans un programme d'économies de 10 milliards de dollars. Il a parallèlement commencé l'été dernier à faire le ménage dans ses marques, avec l'objectif d'en céder ou d'en arrêter 90 au total. P&G a notamment annoncé la vente des piles Duracell au milliardaire Warren Buffett, ou des savons Zest et Camay à son concurrent néerlandais Unilever.