Le groupe pharmaceutique californien Allergan, connu pour son traitement contre les rides, le Botox, s'en est de nouveau pris violemment lundi au canadien Valeant qui tente de le racheter et dont il dénonce le manque de transparence.

Valeant a lancé en juin une offre publique d'achat (OPA) hostile de 53,5 milliards de dollars pour racheter le laboratoire américain, qui rejette ses avances.

Après le modèle économique, Allergan dénonce désormais le manque de transparence de son courtisan, selon un communiqué et des documents boursiers.

Il le met au défi de révéler les chiffres sur les ventes de ses 15 produits phares et espère ainsi démontrer que la croissance de Valeant s'explique essentiellement par les apports de ses prises de guerre.

"Valeant a promis plus de transparence dans ses publications financières (...) mais les réponses apportées aux craintes d'Allergan en manquent pour justifier les chiffres avancées", écrit notamment le laboratoire américain.

En juin, après les premières attaques d'Allergan, le directeur général de Valeant, Michael Pearson, avait promis que son groupe allait désormais dévoiler en détails la performance de ses produits.

Il avait néanmoins prévenu que les ventes de médicaments phares ne représentaient pas le gros de ses ventes.

"Nous continuons à penser qu'Allergan serait menacé s'il passait sous le giron de Valeant", conclut lundi le groupe californien, dans un document adressé aux investisseurs.

Allergan a déjà qualifié de factice la spectaculaire croissance de Valeant, dont le siège social est à Laval, en banlieue de Montréal. Il estime que cette croissance est basée sur une augmentation des prix de ses produits et non un développement de nouveaux traitements.

Le laboratoire pharmaceutique canadien a acheté environ deux douzaines d'entreprises sur les quatre dernières années et a pour ambition déclarée d'intégrer le peloton mondial à grands coups d'acquisitions.

Cette nouvelle riposte du propriétaire du Botox intervient au moment où il est sous la pression de deux importants actionnaires, qui soutiennent les appétits de son "chasseur".

Le fonds du milliardaire Bill Ackman, Pershing, qui détient 9,7% du capital, veut convoquer une assemblée générale pour remanier le conseil d'administration.

M. Ackman a été rejoint par une voix très écoutée à Wall Street, John Paulson, dont le fonds spéculatif détient 2% d'Allergan.