Les immigrants, premières victimes de la crise

Publié le 17/12/2010 à 10:00

Les immigrants, premières victimes de la crise

Publié le 17/12/2010 à 10:00

Par Olivier Schmouker

Les jeunes sont les plus touchés par le phénomène. Photo : Bloomberg.

Les immigrants sont plus frappés par la crise économique que les Québécois, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec.

Ainsi, en 2009, au plus fort de la période de récession qu’a traversé la province, le taux de chômage des immigrants a augmenté deux fois et demi que celui des «pures laines», vu qu’il a crû de 2,6 points de pourcentage au lieu de 1 point pour les Québécois. Résultat : 13,7% des immigrants ont pointé au chômage cette année-là, contre 7,6% des Québécois.

Les jeunes immigrants ont été les plus touchés par ce phénomène. Le bond du taux de chômage des immigrants de 15-24 ans a été de 6,1 points de pourcentage, à 26,3%. Pour les jeunes québécois, la progression a été de 2,8 points, à 14,3%.

En fait, un seul chiffre est éclairant : la part des immigrants du Québec dans l’ensemble des chômeurs est restée stable de 2006 (18,3%) à 2008 (18,9%), alors qu’elle a bondi en 2009 (20,2%)…

Comment expliquer cela? Des études internationales indiquent que, de manière générale, les immigrants sont toujours les premiers à payer les pots cassés quand la situation économique d’un pays se détériore. Parmi celles-ci figurent une étude de l’OCDE (2010), d’Awad (2009), de Liebig (2007). De plus, un rapport de l’International Labour Office (2010) met en évidence les difficultés éprouvées par les jeunes immigrants sur le marché du travail dans les périodes d’instabilité économique ou de récession. Il semble donc que le Québec ne fait pas figure d’exception…

Comparativement au Canada (+2,9 points de pourcentage, à 10%) et à l’Ontario (+3,2 points, à 10,7%), on s’aperçoit que le taux de chômage de l’ensemble des immigrants admis a progressé moins vite au Québec (+ 2,6 points), en 2009. Le fait que l’activité économique s’est contractée moins fortement au Québec est, sans doute, un des éléments explicatif, selon les analystes de l’Institut. De fait, le produit intérieur brut (PIB) avait alors reculé de 1% au Québec, de 2,5% au Canada et de 3% en Ontario.

Au Québec, la conjoncture économique de 2009 a autant affecté le taux d’activité des immigrants que celui des Québécois, puisqu’on note un repli de 0,5 point de pourcentage dans les deux groupes, à respectivement 61,7% et 65,8%. Toutefois, les immigrants de 25-54 ans ont subi le recul le plus important (–1,3 point), alors que le taux d’activité des Québécois de cet âge est pratiquement resté stable (–0,2 point).

En ce qui concerne le taux d’emploi, qui mesure la proportion des personnes salariées de 15 ans et plus, les immigrants ont été touchés deux fois plus (–2,1 points, à 53,2%) que les autres (-1,1 point, à 60,8 points). Les différences entre les deux groupes s’observent plus particulièrement chez les 25-54 ans et les 55 ans et plus. En parallèle, des baisses notables sont observées chez les jeunes (3 points), que ces derniers soient des immigrants ou des natifs. Cela témoigne de la difficulté persistante chez les jeunes – Québécois ou non – à faire face à un resserrement du marché du travail.

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