Les Canadiens seront probablement moins enclins à dépenser leur argent l'an prochain, la confiance des consommateurs demeurant timide en cette fin d'année 2010 tandis que les gouvernements commencent à se serrer la ceinture, selon différents économistes.

Robert Kavic, économiste à la Banque de Montréal, s'attend à ce que les consommateurs dépensent moins en 2011, en particulier dans le secteur de l'habitation, même si les taux d'intérêt devraient demeurer stables.

"Il y avait pas mal de demande réfrénée à la sortie de la récession. Nous avons été témoins d'un grand bond des ventes de maisons (...) et ça commence

à se calmer", a affirmé M. Kavic, ajoutant que l'expiration du crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire _ une mesure fédérale temporaire _ et l'entrée en vigueur de la taxe de vente harmonisée en Ontario et en Colombie-Britannique avaient exercé un impact négatif sur les dépenses.

L'indice de confiance des consommateurs canadiens termine 2010 sur une note timide, à la suite de la poussée réalisée au début de l'année, selon les résultats d'un sondage rendus publics mercredi.

À la suite d'une enquête téléphonique, la maison Harris-Décima a établi à 82,8 l'indice de confiance des consommateurs en novembre, un niveau guère différent de celui observé le mois précédent.

L'agence a rappelé que l'indice avait atteint en février un niveau de 89, le plus élevé depuis la récession, mais qu'il avait chuté lors des deux trimestres suivants.

Harris-Décima détermine le niveau de confiance des consommateurs en leur posant des questions au sujet de leur situation financière et en leur demandant s'ils estiment que le moment est bien choisi pour faire des achats importants.

Les spécialistes voient dans l'indice de confiance des consommateurs l'une des mesures de l'état de santé général de l'économie.

"Si les consommateurs sont confiants et plus susceptibles de dépenser, les entreprises sont davantage disposées à accroître les investissements dans leurs installations ou même dans leur main-d'oeuvre. Cela peut avoir un effet de multiplication", a affirmé Jack Courtney, du Groupe Investors, la société d'assurance ayant commandé le sondage.

La confiance des consommateurs canadiens est supérieure à celle affichée par les consommateurs américains.

Le Conference Board des États-Unis, un groupe de recherche privé, a annoncé mardi que son indice de confiance des consommateurs avait chuté à 52,5 en décembre, alors que davantage d'Américains ont craint une détérioration du secteur de l'emploi, en baisse par rapport au résultat révisé de 54,3 obtenu le mois précédent.

Au pays, le Québec et les Prairies sont les régions où la confiance est la plus élevée, avec des niveaux de 84,6 au Québec et de 88,3 au Manitoba ainsi qu'en Saskatchewan _ au-dessus de la moyenne nationale enregistrée en novembre.

La Colombie-Britannique a été la province la moins confiante, ayant terminé l'année à 78,4 au quatrième trimestre.

En Ontario, l'indice de confiance des consommateurs a été de 81,5 au dernier trimestre de l'année.

La marge d'erreur du sondage de Harris-Décima est de 2,2 pour cent, 19 fois sur 20.