Les bourses alternatives augmentent les risques de manipulation des marchés, croit Luc Bertrand

Publié le 16/05/2013 à 06:43, mis à jour le 16/05/2013 à 06:46

Les bourses alternatives augmentent les risques de manipulation des marchés, croit Luc Bertrand

Publié le 16/05/2013 à 06:43, mis à jour le 16/05/2013 à 06:46

Groupe TMX, exploitant de la Bourse de Toronto. Photo: Bloomberg

La multiplication des plateformes boursières alternatives rend les marchés financiers vulnérables à des risques de manipulations en provenance de la négociation à haute vitesse, estime Luc Bertrand, vice-président du conseil de la Banque Nationale.

C'est ce que celui qui est aussi administrateur du Groupe TMX, exploitant de la Bourse de Toronto, a indiqué lors d'une allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal, mercredi, alors qu'il s'exprimait à titre personnel.

«Ça m'inquiète énormément dans les endroits [comme aux États-Unis] où on a de multiples centres boursiers de transactions. Ça devient très difficile pour les organismes de réglementation de pouvoir garder une vue d'ensemble des activités quand il y a trop de places boursières», a soutenu Luc Bertrand.

La multiplication des places boursières a comme conséquences d'éparpiller la liquidité des marchés financiers, ce qui peut augmenter la volatilité. «On est alors exposé, à mon avis, à des risques de manipulations boursières amenées par les transactions à haute fréquence, a poursuivi Luc Bertrand. On a tout simplement à se rappeler le krach éclair de mai 2010.»

Rappelons qu'en février, l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) reconnaissait que la négociation à haute vitesse pourrait faciliter plusieurs stratégies de négociation potentiellement abusives, comme l'émission d'ordres trompeurs.

Selon Luc Bertrand, une structure de marché composée de quelques grands centres de liquidité est «plus facile à suivre, beaucoup plus transparent et ultimement, plus efficace».

Le Canada, une structure réglementaire « homogène »

Refusant de s'immiscer dans le débat sur l'éventuelle création d'une commission unique en valeurs mobilières, Luc Bertrand a cependant souligné que, si le Groupe TMX fonctionne bien, c'est parce qu'il mène ses activités «dans un contexte réglementaire relativement homogène».

«Ça en surprend plusieurs quand on pense qu'on ait une structure réglementaire provinciale au Canada. L'ironie a fait que cette structure nous a permis de créer le Groupe TMX», a dit Luc Bertrand, saluant l'ouverture des régulateurs canadiens en ce sens.

Il a mentionné que le modèle d'entreprise d'une place boursière intégrée verticalement confère au TMX une place unique où l'on retrouve seulement quelques autres organisations boursières de ce genre comme la Deutsche Börse allemande, la Australian Securities Exchange et la Bovespa brésilienne.

« En Amérique du Nord, c'est la seule organisation boursière aussi bien intégrée et qui couvre tout son territoire. »

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