Les pays producteurs devraient se frotter les mains. Photo : Bloomberg.
Combien va coûter la facture mondiale en pétrole cette année? Aux alentours de 3 400 milliards de dollars américains, soit 9% de plus qu’en 2008. C’est du moins ce que prévoit l’institut français Coe-Rexecode dans une note qui indique de surcroît que la facture devrait, du coup, représenter 5,1% du produit intérieur brut (PIB) mondial, contre 5% en 2008.
Les prévisions des deux économistes qui ont signé cette note - Thuy Van Pham et Jean-Michel Boussemart -s’appuient sur un scénario d'un prix moyen du baril de brut à 105 dollars américains en 2011. Aujourd’hui-même, il avoisine les 104 dollars.
Les prix du pétrole s'envolent depuis plusieurs jours, une hausse entretenue par les soulèvements populaires au Proche-Orient Ils ont renoué avec des niveaux jamais vus depuis trois ans à New York. «En supposant que les tensions géopolitiques ne prennent pas davantage d'ampleur et s'apaisent même à un horizon pas trop lointain, l'hypothèse d'un prix moyen du pétrole proche de 105 dollars en 2011 est assez réaliste (+31% par rapport à 2010)», estiment-ils.
Quelles conséquences pour le Canada? Il devrait s’en sortir un peu mieux que les autres pays importateurs. «Hormis le Canada et la Norvège, l'Occident va dépenser beaucoup plus que par le passé pour sa consommation pétrolière cette année, notamment les Etats-Unis, l'Europe et le Japon», avancent MM. Van Pham et Boussemart.
Les pays émergents, Chine et Inde en tête, aux économies en forte croissance, devraient être les grandes victimes de cette hausse subite de la facture pétrolière. En revanche, la Russie et l'Arabie saoudite, deux principaux exportateurs de pétrole, devraient se frotter les mains, selon Coe-Rexecode.
«Pour les pays développés, l'augmentation de la valeur des importations nettes de pétrole en 2011 pourrait représenter un demi-point de PIB, un peu moins aux Etats-Unis, un peu plus en Europe et au Japon», estiment les deux économistes.
Avec AFP.
