Bill Ackman [Photo : Bloomberg]

Les hostilités ont repris entre le groupe pharmaceutique américain Allergan et son premier actionnaire William Ackman, qui pousse vers une fusion entre le fabricant du produit antirides Botox et le laboratoire canadien Valeant.

M. Ackman a très mal pris des informations de presse lundi soir indiquant que le groupe californien s'apprêterait à annoncer l'acquisition de Salix, un autre groupe pharmaceutique.

Il a aussitôt adressé une lettre au conseil d'administration d'Allergan dont il détient 9,7% du capital via son fonds d'investissement Pershing Square.

Dans cette missive dont l'AFP a obtenu copie, le milliardaire et investisseur activiste menace de poursuivre en justice Allergan en cas d'acquisition de Salix.

"Si vous (Allergan) le faites, nous intenterons immédiatement une action en justice contre vous et toute partie qui vous aura aidé ou soutenu", met en garde M. Ackman.

Une telle opération est en contradiction avec la promesse faite par Allergan de donner à ses actionnaires le droit de se prononcer sur le rapprochement avec Valeant lors d'une assemblée générale des actionnaires prévue le 18 décembre prochain, y plaide-t-il notamment.

Valeant cherche depuis avril à s'emparer d'Allergan, avec le soutien de Pershing Square. Son offre, en partie libellée en actions, valorise sa cible à une cinquantaine de milliards de dollars. Ce prix est jugé largement insuffisant par la direction Allergan qui met par ailleurs en doute la réalité des performances économiques de son rival canadien.

Les deux parties ont signé il y a une semaine une paix des braves prévoyant qu'Allergan renonce aux procédures judiciaires engagées pour empêcher son assaillant de participer à son AG.

L'objectif pour Valeant et Pershing Square est d'évincer la direction actuelle d'Allergan, qui se bat pied à pied pour empêcher la prise de contrôle de leur société, par des nouveaux dirigeants acquis à leur cause.