Cruelle ironie boursière, les actions des armuriers profitent ce lundi de... la tuerie survenue à Las Vegas.

Plus de 58 personnes ont été tuées à Las Vegas par un tireur qui a ouvert le feu depuis le 32e étage d'un hôtel sur une foule qui assistait à un concert, a annoncé la police lundi. Le bilan fait également état de près de 500 blessés. 

C'est la fusillade la plus meurtrière de l'histoire des États-Unis.

Pourtant, sur les marchés financiers, les indices new-yorkais ne rougissent pas. Et les actions des fabricants d’armes à feu bondissent même de plusieurs pourcent.

Le fabricant des mythiques Winchester, Olin (NY, OLN), progresse de 6%. L’action de Sturm Ruger (NY, RGR), une entreprise du Connecticut qui produit des fusils à pompe et autres, pistolets automatiques, s’apprécie de 4%. American Outdoor Brands (Nasdaq, AOBC), anciennement nommée Smith & Wesson, gagne elle aussi plus de 4%.

Cette réaction boursière se répète à chaque tuerie sur le sol américain. Avant celle de Las Vegas, la pire fusillade s'était produite à Orlando en Floride, le 12 juin 2016, avec un bilan tout aussi lourd: 49 morts et une cinquantaine de blessés.

Même lors de la fusillade dans l’école élémentaire de Sandy Hook dans le Connecticut en 2012, les titres n’avaient observé aucune réserve morale.

Une logique glaçante

La mécanique derrière ce comportement boursier se révèle simple : les investisseurs ont toujours parié sur le fait que ces massacres allaient amener les gouvernements à durcir le contrôle des armes à feu et rendre plus difficile la possession.

Ce durcissement légal au niveau national n’a jamais eu lieu et les ventes d’armes ont alors généralement grimpé en anticipation.

Un autre comble à souligner: les valeurs des armuriers avaient fortement baissé depuis l’élection de Donald Trump, pourtant grand défenseur du second amendement qui garantit pour tout citoyen américain le droit de porter des armes.

L’élection du candidat Trump, soutenu par la National Rifle Association, le puissant lobby, avait en effet dissipé les craintes d’une réglementation plus stricte des armes et ainsi freiner les achats préventifs.