La Caisse de dépôt et placement du Québec n’a pas du tout l’intention d’imiter Calpers et de se retirer du secteur des fonds de couverture (hedge funds), confirme Mario Therrien, vice-président principal aux Fonds de couverture de la Caisse.
«Bien que ce secteur ne soit pas pour nous une classe d’actifs au sens traditionnel du terme, les hedge funds ajoute une protection additionnelle lors des périodes de forte volatilité sur les marchés, tout en étant pour nous une excellente vitrine sur le monde du placement», a-t-il expliqué à Les Affaires.
CalPERS, acronyme pour California Public Employees' Retirement System, est le plus gros fonds de pension aux États-Unis avec des actifs sous gestion de près de 300 milliards de dollars américains. L’organisme a annoncé la semaine dernière qu’il se retirait complètement des hedge funds et qu’il liquidera tous ses investissements d’environ 4 milliards dans ce secteur au cours des prochains trimestres.
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Pour justifier son retrait, le géant du placement de la Californie cite les faibles rendements, la complexité de ces fonds, ainsi que leurs coûts élevés. CalPERS mentionne aussi que compte tenu de l’ampleur de son portefeuille, il lui est impossible d’atteindre une taille dans le secteur des hedge funds qui justifierait sa présence.
Mais selon plusieurs sources du milieu sondés par Les Affaires, la décision de CalPERS cache aussi son incapacité à développer son expertise à l’interne. «À cause d’une gouvernance instable, CalPERS a de la difficulté à attirer et à retenir le personnel qualifié», confie une source qui préfère garder l’anonymat. Chez CalPERS, quatre CEO (chief executive officer) se sont succédés depuis 10 ans, rappelle cette même source.
Toujours selon les gens du milieu, la décision de CalPERS se situe à contre-courant de ce que l’on voit dans le monde de l’investissement. «Bien que sa décision pourrait en inciter plusieurs à réévaluer la pertinence d’investir dans les hedge funds, la plupart considère que ceux-ci sont d’une importance vitale dans un portefeuille diversifié», explique Keith Brainard, directeur de la recherche à la National Association of State Retirement Administrators, en entrevue à l’agence Bloomberg.
Les investissements de la Caisse de dépôt dans les hedge funds totalisent 3,7 milliards sur un portefeuille de 215 milliards. Son importance relative est demeurée sensiblement la même au cours des dernières années, et ce, même si les rendements ont été moins bons. « Des taux d’intérêt très bas et une faible volatilité des marchés boursiers expliquent les rendements des hedge funds», dit Mario Therrien. «Mais ils sont importants dans la gestion du risque, car ils permettent de protéger le capital», ajoute-t-il.
La Caisse a mis beaucoup d’énergie à consolider son opération dans les hedge funds au cours des dernières années, poursuit M. Therrien. « Nous nous concentrons dans 3 ou 4 stratégies liquides et transparentes», dit-il. La Caisse, qui utilisait par le passé jusqu’à 75 gestionnaires extérieurs, a réduit ce nombre à environ 25 aujourd’hui.
