Bonne chance pour vendre Jean Coutu, dit un analyste

Publié le 26/01/2017 à 11:25

Bonne chance pour vendre Jean Coutu, dit un analyste

Publié le 26/01/2017 à 11:25

Par Stéphane Rolland

Photo: Les Affaires

La famille Coutu a beau évoquer la vente du Groupe Jean Coutu (Tor., PJC.A), il y a peu de chances qu’elle puisse obtenir un bon prix, estime Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD. L’analyste juge ce scénario peu probable.

Plus tôt cette semaine, la famille Coutu a, pour une première fois, ouvert la porte à une vente de l’entreprise, excédée par l’intervention du gouvernement provincial dans la rémunération des pharmaciens et dans les politiques de prix des médicaments génériques.

«Disons que la famille se pose des questions», a dit François J. Coutu, le PDG et fils du fondateur, lors d’une entrevue à la chaîne TVA. «On est tellement fier de ce qu’on a réalisé, poursuit-il. On se dit qu’il faut que ça continue. Mais est-ce qu’on est rendu là?»

Sérieuse ou pas, cette réflexion a peu de chances d’aboutir à une vente, croit Michael Van Aelst. L’acquisition de Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec) par Loblaw(Tor., L) a été réalisée à un multiple de 11,4 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), rappelle-t-il. Jean Coutu se négocie déjà à 12,6 fois les prévisions du BAIIA de 2017.

«Même si l’acquéreur offrait un généreux multiple de 14,6 fois, cela ne représenterait qu’une prime de 16% par rapport au cours à la Bourse, souligne-t-il. Cela ne devrait pas être assez attrayant pour la famille Coutu à moins qu’elle anticipe une chute significative des bénéfices.»

De plus, l’incertitude entourant le projet de loi 81 sur le prix des médicaments génériques représente un risque pour l’évaluation de Pro Doc, le fabricant de médicaments génériques de l’entreprise. Un acquéreur sera vraisemblablement au fait des risques et voudra payer moins cher pour cette division de l’entreprise, juge M. Van Aelst.

Un contexte difficile

Pour sa part, Québec persiste et signe. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a mentionné aux journalistes de la colline Parlementaire que la priorité du gouvernement est de réduire le prix des médicaments et que cela doit avoir préséance sur l’intérêt des actionnaires du pharmacien. Il s’est toutefois dit ouvert à rencontrer la famille et assure ne pas vouloir faire disparaître Jean Coutu.

Pour sa part, Michael Van Aelst croit que les décisions du gouvernement assombrissent les perspectives de l’entreprise. Il anticipe que les bénéfices diminueront de 7% pour l’exercice 2017 (terminé à la fin février) et qu’ils stagneront pour les deux exercices suivants. Le projet de loi 81 sur le coût des médicaments génériques pourrait «dans le pire des cas» rendre Pro Doc «obsolète», prévient l’analyste.

Il suggère de «vendre» le titre et émet une cible de 18$. L’analyste de Valeurs mobilières TD fait partie des plus pessimistes, mais le consensus demeure morose. Des 11 analystes qui suivent le titre, un seul suggère d’acheter le titre, six de le conserver et quatre de vendre.

Le titre de Jean Coutu perd 1,1% jeudi en fin de matinée.

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