Tilray (TLRY, 2,12$US) : baron de la bière et roi des concombres
L’analyste John Zamparo, de Marchés des capitaux CIBC, considère que l’objectif de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de l’entreprise cette année sera une difficile barrière à franchir.
Tilray a annoncé en août dernier l’acquisition de la participation de 57,5% qu’elle ne détenait pas déjà dans l’entreprise de boissons infusées au cannabis Truss Beverage auprès de Molson Coors. «L’acquisition des boissons devrait contribuer de manière significative au BAIIA de la société, mais nous sommes moins certains que les initiatives de réduction des coûts mises en place après l’acquisition d’Hexo auront un effet assez rapide pour compenser les pertes liées aux honoraires de services-conseils obtenus l’an dernier», note l’analyste.
À ce jour, les initiatives ont permis de générer des économies annuelles de 17M$ sur les 27M$ promis par la direction.
À son avis, Tilray reste le leader canadien dans l’industrie des produits à base de cannabis et pourrait bénéficier d’une modification de la réglementation canadienne. «Cela dit, nous estimons que l’exercice 2025 est une cible plus réaliste pour générer des flux de trésorerie libres significatifs», dit-il.
John Zamparo précise que l’acquisition des breuvages permettra d’ajouter 5 millions de dollars (5 M$) au BAIIA de la société d’ici la fin du présent exercice, et près de 10 M$ sur une base annuelle. «Les ventes sont en déclin récemment, mais nous pensons qu’un réinvestissement de Tilray dans ses marques arrivera à relancer la croissance», explique-t-il.
L’analyste ajoute que la décision de l’entreprise d’utiliser une partie des serres québécoises d’Hexo pour cultiver des fruits et légumes est à son avis «destructrice de valeur» pour le titre de Tilray. «Il faut investir des capitaux considérables dans ces infrastructures, et ces coûts seront irrécupérables. De plus, la décision vient complexifier le plan d’affaires de l’entreprise et ajoute une distraction qui ne vaut pas la petite amélioration de la rentabilité qui sera générée par les activités agricoles», croit-il.
Il estime qu’une vente des actifs ne rapporterait pas beaucoup d’argent à l’entreprise, mais que cela reflète leur valeur.
«La pancarte où il est inscrit “Nous allons commencer à planter des concombres cette année” détourne Tilray de ces actifs à plus forte valeur ajoutée», ajoute-t-il.
John Zamparo réitère sa recommandation «neutre» sur le titre de Tilray et son cours cible sur un an de 2,50$US.