Air Canada (AC, 18,27$): le marché canadien moins favorable aux transporteurs à bas prix
Les transporteurs aériens à bas prix augmentent leur capacité en sol américain, une situation qui incite les analystes de Marchés des capitaux CIBC à se demander si le marché canadien était à risque de subir le même sort, ce qui serait potentiellement nuisible à la rentabilité d’Air Canada.
Selon l’analyste Kevin Chiang, le marché du transport aérien au Canada présente des caractéristiques différentes de celui des États-Unis, ce qui réduit le risque d’un pivot vers une situation de surcapacité.
«Nous conservons une opinion favorable à long terme envers Air Canada. L’industrie du transport aérien du Canada est surtout orientée vers l’international et il est beaucoup plus difficile pour les transporteurs à bas prix de rivaliser avec des transporteurs établis dans des aéroports qui agissent comme des plaques tournantes», estime-t-il.
Kevin Chiang souligne que le marché des vols domestiques aux États-Unis est le plus important du genre au monde. «Les transporteurs à bas prix desservent surtout les vols intérieurs. Il y a beaucoup de débouchés pour absorber cette capacité supplémentaire. Le marché des vols domestiques au Canada est beaucoup plus petit et serait donc plus difficile à rentabiliser», croit-il.
L’analyste ajoute qu’aux États-Unis, divers goulots d’étranglement du côté des infrastructures et la pénurie de main-d’œuvre ont affecté davantage les transporteurs à bas prix. «Nous présumons que les entreprises présentes au Canada doivent affronter les mêmes défis. Sans oublier que les transporteurs à bas prix sont des entreprises établies aux États-Unis, ce qui n’est pas le cas au Canada. L’environnement économique actuel est plus difficile pour un nouveau transporteur aérien», estime-t-il.
Il ajoute que le Canada compte peu de marchés secondaires mal desservis, une niche qui est plus facilement rentable pour les transporteurs à bas prix. «De plus, depuis le début de la pandémie, nous notons un appétit grandissant de la clientèle pour des services premium, ce qui favorise Air Canada avec son offre de cabines premium et son programme de fidélisation Aéroplan», croit-il.
L’analyste révise toutefois à la baisse sa cible de bénéfice par action de l’entreprise canadienne pour les deux prochaines années. Elle passe de 4,61$ à 3,80$ pour 2024 et de 5,67$ à 4,45$ pour 2025.
Kevin Chiang conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Air Canada, et son cours cible sur 12 à 18 mois de 30$.
Denis Lalonde