Telus (T, 45,13$): son action est trop punie pour ses investissements
Telus investit aux bons endroits pour assurer sa croissance à long terme et son titre ne mérite pas le rabais auquel il se négocie, fait valoir Maher Yaghi, de Marché des capitaux Desjardins.
La société dépense 23% de ses revenus dans ses réseaux sans fil et filaire, en 2017.
La rentabilité du sans-fil au deuxième trimestre a déçu les investisseurs, mais Telus subventionne les appareils pour s’attacher des clients plus rentables à long terme et contrer le phénomène du «apportez votre appareils personnel » ou BYOD, explique l’analyste.
Le bénéfice d’exploitation de 809M$ de la division sans fil est inférieur à ses prévisions de 836M$.
La stratégie fonctionne comme en témoigne l’ajout de 99000 abonnés au service postpayé au deiuxième trimestre, plus que les 670000 prévus. Ce total dépasse aussi la croissance de ses rivaux BCE (88611) et Rogers (93000).
M. Yaghi calcule à 20M$ le coût de l’effort de Telus pour attirer plus de clients, au deuxième trimestre, la majorité ayant choisi des combinés haut de gamme.
Telus a peu fait appel aux promotions, estime M. Yaghi, puisque le revenu mensuel par abonné de 66,42$ a crû de 3,9%.
Le faible taux de désabonnement d’un pourcent porte la valeur des revenus à vie de ses abonnés 6687$ par rapport à 4064$ pour Rogers et à 5298$ pour BCE.
«Telus poursuit la bonne stratégie, en attirant des clients «apportez notre propre appareil» à des contrats de deux ans, pendant que la demande sans-fil est encore forte», croit l’anayste.
Éventuellement, tous les fournisseurs sans fil deviendront plus «agressifs» une fois que la demande ralentira.
Malgré les promotions du câblodistributeur Shaw dans l’Ouest, Telus a attiré 17000 nouveaux clients internet et 5000 clients à son service de télévision. La marge d’exploitation de 28,5% du service filaire est toutefois nettement inférieure à celle de Rogers, de BCE et de Shaw.
Au net, M. Yaghi estime que Telus pose les bons gestes pour alimenter sa croissance à long terme. Ses dépenses élevées en capital diminueront à partir de l’an prochain après l’achèvement du déploiement de la fibre jusqu’au domicile, ce qui permettra à son bilan de mieux respirer.
L’an prochain, la distribution du dividende tombera à 98% de ses flux de trésorerie comparativement à une proportion de 123% en 2017.
M. Yaghi projette un rebond de 4,3% des revenus et de 15% du bénéfice d’exploitation en 2018.
«L’action ne mérite pas son évaluation au rabais par rapport à son industrie étant la croissance supérieure de son dividende de la rentabilité de son service sans fil», conclut l’analyste.
M. Yaghi continue de recommander l'achat du titre et maintient son cours cible de 49,50$.