Que faire avec les titres de New Look, Savaria et Telus. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
New Look (BCI, 34,51$): des synergies de 4M$ de l’achat d’Iris, mais l’action est déjà bien évaluée
Le bénéfice d’exploitation de 10,9 millions de dollars et le benefice par action de 0,33$ du deuxième trimestre de Groupe Vision New Look n’ont pas atteint les prévisions de la Financière Banque Nationale, mais Leon Aghazarian apprécie la hausse de 9,7% des revenus et de 4,6% des ventes comparables.
La marge d’exploitation a décliné de 0,8% à 19,7% parce que le principal groupe de l’optique au pays investit dans son infrastructure corporative, embauche et renforce ses services en technologie de l’information pour assurer sa croissance, explique l’analyste.
La société a aussi chiffré les synergies de l’achat du réseau de 150 magasins Iris qui devrait se conclure le 1er octobre, 4M$ d’ici 6 à 36 mois.
L’amélioration du pouvoir d’achat, d’environ 2 à 3M$ apparaîtra dans les 12 premiers mois et représente environ la moitié des coûts d’exploitation.
Bien qu’Iris ajoutera environ 30% aux revenus et au benefice d’exploitation de New Look et renforce sa présence dans l’Ouest canadien, l’action de New Look est déjà bien évaluée compte tenu de l’appréciation de 9,5% depuis l’annonce de l’achat, croit l'analyste,
Avec ses 377 magasins, dont 203 au Québec, New Look solidifie son premier rang canadien. M. Agahazarian évalue sa nouvelle part de marché à 15%.
Son titre se négocie à un multiple de 12,5 fois le benefice d’eploittion ttendu en 2018, ce qui est légèrement supérieur à l’évaluation moyenne de 12 fois des cinq géants européens de son industrie, tels que Essilor, Fielmann, Grandvision, Luxottica Group et Safile, precise aussi l’analyste.
Il maintient donc sa recommendation neutre.
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Savaria (SIS, 15,06$): un autre trimestre record et des objectifs encore relevés
Savaria (SIS, 15,06$): un autre trimestre record et des objectifs encore relevés
Le spécialiste des équipements de mobilité personnelles a dévoilé un deuxième trimestre record, mais inférieur aux attentes de Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.
Les revenus ont avancé de 30% à 28,7 millions de dollars, mais ils sont de 4,5% inférieurs aux prévisions de 41M$ de l’analyste.
Le bénéfice d’exploitation ajusté, l’étalon de mesure sur cette industrie, a bondi de 28,8% à 6,5M$, mais M. Aghazarian avait prévu 7,4M$.
Sans l’effet des acquisitions de Premier Lift, en février et de Span-America Medical Systems en juin, les revenus des produits d’accessibilité ont augmenté de 7%.
Ceux des véhicules adaptés sont restés stables, mais le rétablissement du programme québécois de subventions devrait ramener la croissance au prochain trimestre, croit l’analyste.
Le bénéfice par action a baissé de 13,5% à 0,07$ par action, alors que l’analyste avait tablé sur un bénéfice de 0,12$ par action.
L’analyste se montre tout de même satisfait puisque le trimestre constitue un autre record pour l’entreprise qui relève aussi ses objectifs annuels pour la deuxième fois depuis le début de l’année. Elle avait fait de même en 2015 et 2016.
L’année devrait se solder par un bond de 56% des revenus à 187M$ et de 40 à 49% du bénéfice d’exploitation à 30,5M$.
Le deuxième trimestre inclut aussi pour la première fois les résultats de l’acquisition transformationnelle de Span conclue le 16 juin.
Cet achat de 109,5M$ ajoute les lits médicaux et les surfaces thérapeutiques à sa gamme de produits, et lui donne un premier accès à un solide réseau de distribution pour le marché des soins à domicile et des soins de longue durée pour sa nouvelle gamme de produits de lève-patient.
Savaria termine le trimestre avec une encaisse et un accès au crédit total de 81,5 M$ pour poursuivre sa stratégie fonceuse d’acquisition, note aussi l’analyste.
Si l’entreprise haussait sa dette à 2 fois le bénéfice d’exploitation, et qu’elle achetait ses proies à un multiple de 8 à 10 fois leur bénéfice d’exploitation, les achats ajouteraient de 15 à 20% à son propre bénéfice d’exploitation, calcule aussi l’analyste.
M. Aghazarian ne touche pas à son cours cible de 17$, qui offre un rendement total potentiel de 14,6% incluant le dividende de 1,7%, et réitère sa recommandation d’achat.
À son avis, le titre mérite un généreux multiple de 16 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2018 en raison de sa croissance explosive et rentable et de sa situation financière saine.
La FNB a dirigé l’émission de 38,6M$ d’actions à 13,90$ chacune, réalisée en mai dernier.
Telus (T, 34,51$): son action est trop punie pour ses investissements
Telus (T, 45,13$): son action est trop punie pour ses investissements
Telus investit aux bons endroits pour assurer sa croissance à long terme et son titre ne mérite pas le rabais auquel il se négocie, fait valoir Maher Yaghi, de Marché des capitaux Desjardins.
La société dépense 23% de ses revenus dans ses réseaux sans fil et filaire, en 2017.
La rentabilité du sans-fil au deuxième trimestre a déçu les investisseurs, mais Telus subventionne les appareils pour s’attacher des clients plus rentables à long terme et contrer le phénomène du «apportez votre appareils personnel » ou BYOD, explique l’analyste.
Le bénéfice d’exploitation de 809M$ de la division sans fil est inférieur à ses prévisions de 836M$.
La stratégie fonctionne comme en témoigne l’ajout de 99000 abonnés au service postpayé au deiuxième trimestre, plus que les 670000 prévus. Ce total dépasse aussi la croissance de ses rivaux BCE (88611) et Rogers (93000).
M. Yaghi calcule à 20M$ le coût de l’effort de Telus pour attirer plus de clients, au deuxième trimestre, la majorité ayant choisi des combinés haut de gamme.
Telus a peu fait appel aux promotions, estime M. Yaghi, puisque le revenu mensuel par abonné de 66,42$ a crû de 3,9%.
Le faible taux de désabonnement d’un pourcent porte la valeur des revenus à vie de ses abonnés 6687$ par rapport à 4064$ pour Rogers et à 5298$ pour BCE.
«Telus poursuit la bonne stratégie, en attirant des clients «apportez notre propre appareil» à des contrats de deux ans, pendant que la demande sans-fil est encore forte», croit l’anayste.
Éventuellement, tous les fournisseurs sans fil deviendront plus «agressifs» une fois que la demande ralentira.
Malgré les promotions du câblodistributeur Shaw dans l’Ouest, Telus a attiré 17000 nouveaux clients internet et 5000 clients à son service de télévision. La marge d’exploitation de 28,5% du service filaire est toutefois nettement inférieure à celle de Rogers, de BCE et de Shaw.
Au net, M. Yaghi estime que Telus pose les bons gestes pour alimenter sa croissance à long terme. Ses dépenses élevées en capital diminueront à partir de l’an prochain après l’achèvement du déploiement de la fibre jusqu’au domicile, ce qui permettra à son bilan de mieux respirer.
L’an prochain, la distribution du dividende tombera à 98% de ses flux de trésorerie comparativement à une proportion de 123% en 2017.
M. Yaghi projette un rebond de 4,3% des revenus et de 15% du bénéfice d’exploitation en 2018.
«L’action ne mérite pas son évaluation au rabais par rapport à son industrie étant la croissance supérieure de son dividende de la rentabilité de son service sans fil», conclut l’analyste.
M. Yaghi continue de recommander l'achat du titre et maintient son cours cible de 49,50$.