Recettes Illimitées (RECP, 20,25$): le titre incorpore déjà le retour à la normale espéré pour 2022
Le franchiseur de restaurants aux 24 enseignes, dont St-Hubert, The Keg et Harvey’s, devrait commencer à émerger de la pandémie cet été.
Le gouvernement fédéral indique 40 à 65% de la population canadienne devrait être inoculée à la fin de juin, et le reste à la fin de septembre. La levée de certaines restrictions pourrait toutefois ramener des convives dans les restos plus tôt, entrevoit John Zamparo de CIBC Marchés mondiaux.
L’analyste prévient toutefois qu’il faudra attendre au troisième trimestre pour que les ventes commencent à se rétablir. Il prévoit que le restaurateur aura alors retrouvé 85% du bénéfice d’exploitation dégagé en 2019.
«Comme nous, les investisseurs ont déjà les yeux tournés vers 2022 pour le vrai retour à la normale. D’ici là, la bonne gestion du bilan par les dirigeants élimine tout risque de liquidités», dit-il.
Bien qu’il hausse son cours cible de 15 à 19$, l’analyste juge qu’au cours actuel, le titre reflète déjà la reprise. Il ne recommande donc pas son achat.
Pour 2021, il abaisse même ses prévisions parce que les ventes se rétabliront plus lentement qu’il ne l’avait initialement prévu tandis que le franchiseur perdra les subventions salariales des gouvernements. Le bénéfice prévu passe donc de 1,13 à 0,88$ par action.
En 2022, le bénéfice prévu de 1,42$ par action indique que le franchiseur aurait alors retrouvé 90% du bénéfice d’exploitation réalisé en 2019.
Comme d’autres restaurateurs, Recettes Illimitées teste les «cuisines fantômes» qui apprêtent des mets de différents menus pour les commandes à emporter et à livrer seulement. «C’est une bonne utilisation du capital puisque ces cuisines coûtent un million de dollars chacune à installer, procurent un chiffre d’affaires de 2 M$ et peuvent éventuellement dégager une marge d’exploitation de 15% », explique l’analyste.
John Zamparo y voit un certain potentiel pour percer de nouveaux créneaux de menus, mais il faudrait que ces cuisines fantômes doublent pour faire une différence pour le groupe.
À plus long terme, l’analyste estime que le franchiseur devra repositionner et moderniser certaines des enseignes avec service au table dont la performance décevait avant la pandémie. Même après la crise, la croissance des ventes numériques et la capacité d’offrir les plats hors des salles à manger devraient rester deux priorités pour le groupe, croit-il.
«Certaines enseignes devraient disparaître pour adopter les concepts les mieux adaptés à la nouvelle réalité de la restauration. Pour l’instant, aucun effort dans ce sens ne transpire», dit-il.