Alithya (ALYA, 2,30$): encore un peu trop tôt pour recommander l’achat du fournisseur TI
John Shao de la Financière Banque Nationale devient plus optimiste à l’égard du fournisseur montréalais de services en TI à la suite des résultats trimestriels encourageants, mais il manque un ingrédient pour en recommander l’achat à ses yeux.
La société n’a pas encore la «masse critique» ni la constance nécessaire pour être réévaluée à la hausse en Bourse. Bien que le «rapport risque-rendement s’améliore» et que «nous ayons une opinion de plus en plus favorable», il faudra encore quelques trimestres avant que «sa feuille de route ne se renforce», explique-t-il.
John Shao croit que les investisseurs veulent voir un parcours plus assidu d’acquisitions, d’intégration et de désendettement.
Le troisième trimestre est un pas dans la bonne direction puisque la société a amélioré son efficacité opérationnelle en générant plus de revenus moyens par employé et a diminué sa dette.
Le ratio qui compare la dette au bénéfice d’exploitation est passé de 5,4 à 3,3 fois, ce qui ouvre la porte à de futures acquisitions potentielles. Alithya vise un ratio de 2 à 3 fois.
«Les prochains trimestres seront cruciaux pour le potentiel de réévaluation du titre. Nous n’hésiterons pas à prendre le train si la société continue de bien exécuter», ajoute John Shao.
Au troisième trimestre, les revenus de 130,8 millions de dollars ont augmenté de 19,2%, mais l’analyste avait prévu 131,1 M$. Sans les acquisitions de Datum et de Vitalyst, la croissance interne s’est établie à 7%, un peu moins que celle de 8% du trimestre précédent, estime l’analyste.
Le baromètre de croissance future, soit le ratio qui compare les nouveaux contrats signés aux revenus déjà facturés, s’est raffermi de 93% à 104%. «Cela suggère que les dépenses des clients restent résilientes malgré les perspectives de ralentissement économique et que la croissance interne (d'Alithya) peut continuer à un rythme de 5 à 9% à court terme», ajoute-t-il.
La marge brute a aussi atteint la barre de 30% pour la première fois depuis l’acquisition de R3D en 2021. Ce jalon a compensé pour la hausse des dépenses générales et administratives et a produit un bénéfice d’exploitation ajusté de 10 M$, soit 1,2 M$ mieux que prévu.
Le portrait devrait s’améliorer davantage à mesure que la société augmentera ses effectifs à l’étranger au cours des prochaines années. «Si la proportion des effectifs totaux à l’étranger passait de l’actuelle 5 à 30% par exemple, la marge pourrait passer de 7,7% à plus de 10%», calcule-t-il. Alithya emploie des professionnels au Maroc, en Europe de l’Est et en Inde.
Dans l’intervalle. John Shao maintient sa recommandation «performance égale au secteur» et son cours-cible de 3,25$, soit 8,3 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2024.
L’action d’Alithya a rebondi de 17% depuis le creux de décembre dernier, mais le titre reste 39% inférieur au sommet annuel des 12 derniers mois, touché en mars 2022.