(Photo: Bloomberg)
BLOGUE. Le 3 septembre 2014, l’indice S&P/TSX atteignait un sommet historique de 15 658 points. Douze mois plus tard, il s’établit à moins de 13 500 points, en baisse de 13,9%. Le 24 août dernier, au creux de la récente baisse des marchés, il accusait un recul de 16,6%. Pas de doute, le marché canadien a subi une véritable correction, sa première depuis 2011.
Mais en examinant récemment la composition de l’indice de plus près, quelques éléments m’ont sauté aux yeux. Ils ont à mon avis une certaine importance pour les investisseurs canadiens.
Tous les secteurs n’ont pas été touchés
D’une part, des 10 secteurs qui forment l’indice canadien, seulement 4 sont en baisse depuis un an alors que 6 affichent des hausses, dans certains cas de fortes hausses :
Énergie - 36,2 %
Matériaux - 28,7 %
Industriels - 12,9 %
Financiers - 7,1 %
Services publics + 0,5 %
Télécommunications + 6,5 %
Consommation discrétionnaires + 10,7 %
Technologie de l'information + 21,7 %
Consommation de base + 29,9 %
Santé + 116,9 %
Le tableau démontre bien que la correction du marché canadien a principalement frappé les titres du secteur des ressources naturelles et, de façon plus indirecte, les titres industriels et financiers.
La performance spectaculaire du sous-indice de la santé mérite qu’on s’y attarde. Seulement 5 titres composent ce sous-indice et Valeant Pharmaceuticals représente 97% de sa valeur. Or, à la fin août, le titre s’échangeait àprès de 305$, ce qui représente un rendement de plus de 140% sur un an. Compte tenu du poids de ce titre dans l’indice canadien il y a un an, j’estime qu’il a contribué pour près de 3% au rendement de l’indice global du S&P/TSX au cours de la dernière année. Autrement dit, sans Valeant, l’indice canadien serait en baisse de plus de 17% sur un an et aurait été en baisse de tout près de 20% en date du 24 août dernier.
Par ailleurs, si l’on examine les des titres qui composaient l’indice il y a un an, on constate qu’ils affichent une baisse moyenne est de 21,3% et une baisse médiane de 20,9%.
En somme, même si la performance globale de l’indice canadien le place officiellement en territoire de correction (baisse de 10% à 20%), la réalité pour de nombreux investisseurs ressemble davantage à un marché baissier ou «bear market» caractérisé par une baisse de 20% ou plus. L’exercice démontre aussi que s’il y a des occasions à tirer de la chute des marchés, elles sont surtout dans les secteurs qui touchent directement ou indirectement aux ressources naturelles.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de patrimoine. Il est également éditeur de la Lettre financière COTE 100, publiée depuis 1988.