Dollarama vs. Dollar Tree
Dollar Tree œuvre dans le même secteur que Dollarama, les magasins à 1 $, mais elle est surtout présente aux États-Unis. Au 2 février 2013, elle exploitait 4 531 magasins aux États-Unis et 140 magasins au Canada. Ses ventes se sont chiffrées à près de 7,4 milliards $ US au dernier exercice comparativement à 1,86 milliard $ CA pour Dollarama.
La performance financière de Dollar Tree est également remarquable. Ses profits par action sont passés de 0,84 $ en 2009 à 2,47 $ en 2013 (janvier), un taux de croissance annuel composé de 30,9 %. Depuis 2000, ses profits par action ont été multipliés par 6,9.
En termes de rentabilité, Dollar Tree a enregistré en 2013 une marge d’exploitation (BAIIA) de 14,8 % comparativement à 19,1 % pour Dollarama. La marge bénéficiaire après impôt de Dollarama est également supérieure à 11,9 % relativement à 8,4 % pour Dollar Tree. Par contre, le rendement de l’avoir de Dollar Tree a été de 37,4 % en 2013 comparativement à 24,2 % pour Dollarama.
Enfin, la santé financière de Dollar Tree me semble encore plus solide que celle de Dollarama puisque son encaisse atteint près de près de 400 M$ relativement à une dette totale de 271,3 M$ alors Dollara a une dette nette de 209,5 M$.
En somme, ces quelques données semblent confirmer que les deux entreprises sont à la fois très rentables, en croissance et en bonne santé financière. Les marges de profits supérieures de Dollarama reflètent probablement le fait que son marché canadien jouit d’une concurrence moins féroce que celui de Dollar Tree aux États-Unis. Or, cette situation pourrait changer car Dollar Tree a justement identifié le marché canadien pour sa croissance future...
Combien ça coûte?
À leurs cours récents, les titres de Dollarama et de Dollar Tree s’échangent respectivement à 20,6 et 17,3 fois leurs profits par action prévus au prochain exercice. Sur la base de la valeur de l’entreprise par rapport aux profits d’exploitation (BAIIA), l’écart est encore plus grand car le titre de Dollarama s’échange à un ratio de 14,9 par rapport à 9,8 pour Dollar Tree.
Ces primes respectives de près de 20 % et 52 % en faveur de Dollarama sont-elles justifiées? Un investisseur qui convoite le titre de Dollarama devrait jeter un coup d’œil à Dollar Tree ou aux autres titres américains du même secteur avant de conclure que Dollarama est une aubaine.
La semaine prochaine, je comparerai une autre société canadienne à une société similaire américaine. Connaissez-vous des exemples de sociétés canadiennes qui se vendent à escompte par rapport à des sociétés américaines du même secteur?
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 possède des actions de Dollar Tree dans certains de ses comptes sous gestion.