> Aucun incitatif financier. Pour certains, il avait été indiqué au préalable qu'il fallait qu'ils fournissent la réponse exacte à chaque fois.
> Incitatif individuel. Pour d'autres, il avait été dit qu'ils empocheraient une prime de 40 cents pour chaque bonne réponse.
> Incitatif compétitif. Pour d'autres, il avait été dit que le participant qui afficherait le meilleur score remporterait une prime de 40 dollars, et tous les autres, rien du tout.
> Incitatif charitable. Pour les derniers, enfin, il avait été dit que pour toute bonne réponse de leur part il serait versé 40 cents à l'organisme de bienfaisance de leur choix (parmi une liste de quatre préétablie : Amnesty International, Unicef, Médecins sans frontière ou l'American Cancer Society).
Autrement dit, l'idée était de voir si l'argent avait la moindre incidence sur notre capacité à nous connecter aux émotions des autres.
Résultats? Ils sont saisissants, ma foi :
> Avantage aux femmes. De manière générale, les femmes sont plus à même de lire les émotions d'autrui que les hommes : leurs scores ont été un peu plus élevés, quelles qu'aient été les conditions de départ.
> Avantage aux hommes. Lorsqu'on propose un incitatif compétitif aux hommes, cela a un impact positif sur leur capacité à lire les émotions d'autrui. En ce qui concerne les femmes, l'impact est, lui, négatif.
> Aucune incidence. Lorsqu'on propose un incitatif charitable, cela ne booste - ni ne diminue - l'empathie de personne. Pas plus les hommes que les femmes. Idem, l'offre d'une prime individuelle n'incite personne à faire preuve de plus - ou de moins - d'empathie que d'habitude.
«L'argent a bel et bien un impact sur notre empathie, mais un impact ambigu. Il motive les hommes à mieux décoder les émotions d'autrui seulement lorsqu'ils sont placés en situation de compétition directe ; et simultanément, il démotive les femmes dans un tel cas de figure», résument les deux chercheurs dans leur étude.