Les deux chercheurs ont donc considéré qu'il y avait deux sortes de compression du temps. D'une part, une sorte exogène, c'est-à-dire qui ne dépend pas directement de nous (l'impact de la diminution de dopamine dans notre cerveau). D'autre part, une sorte endogène, qui dépend bel et bien de nous (le fait d'avoir accumulé quantité d'expériences durant notre vie nous fait réaliser que nous en avons désormais un nombre restreint à vivre encore).
Partant de cette considération, ils ont estimé que, plus ou moins consciemment, nous anticipons tous le phénomène de compression du temps. De deux manières différentes :
> Approche naïve. Elle concerne ceux qui ne se préoccupent pas franchement du temps qui passe. Du moins ceux qui le croient, car ils se font, tôt ou tard, rattraper par la dure réalité du phénomène, ne serait-ce que par l'effet exogène de la dopamine.
> Approche sophistiquée. Elle vise ceux qui ont conscience que le temps nous est compté, et même plus que ça, que plus le temps passe, plus il s'accélère.
Puis, ils ont incorporé toutes ces variables liées au phénomène de compression du temps à un modèle de calcul économétrique standard, le Life-Cycle Permanent-Income (LCPI). L'idée était de regarder ce que donnaient les deux approches par rapport à une autre servant de référence, à savoir celle d'une personne fictive ayant une productivité constante et une horloge interne jamais déréglée et qui, par suite, fournit une intensité de travail toujours semblable tout au long de sa carrière. Qu'ont-ils trouvé?