9. Expérimenter et se planter. «Nous, nous avons une longue liste d’erreurs, et nous en sommes fiers», dit-il. Car celle-ci est la preuve que personne n’a peur d’oser se montrer créatif. D’ailleurs, Sid Lee a instauré une tradition, les «Moron Awards» : «Chaque fin d’année, on organise un party où l’on décerne des trophées à ceux qui ont fait les pires conneries. On ne souligne pas les bons coups, mais les mauvais!», raconte le président de l’agence.
10. S’amuser. La créativité ne carbure vraiment que dans un contexte ludique. Partant de ce postulat, Si Lee s’est bâti sur une culture de la fête, à l’image du «Sid Lee Day», une journée où chacun est obligé de venir au bureau, mais a l’interdiction absolue de travailler! «Il est vital de ventiler», souligne M. Bouchard, en dévoilant des images de partys déjantés.
Bien entendu, la méthode Sid Lee n’est pas applicable telle quelle à toutes les entreprises. Tout le monde n’a pas une équipe chargée de trouver sans cesse des idées brillantes, une équipe composée de jeunes talents aux égos parfois démesurés et à l’énergie débordante. Néanmoins, il y a sûrement ici de quoi piocher des concepts susceptibles de réveiller la créativité latente de vos employés. «S’il n’y en avait qu’une à appliquer, ce serait la première, car tout part de là : le casting des meilleurs talents», indique le président de l’agence.
De surcroît, cette méthode ne peut porter fruit qu’à certaines conditions. Il convient, en effet, d’encadrer la créativité, sans quoi elle ne débouchera sur rien de concret. «La créativité doit exprimer une stratégie d’affaires, sinon elle n’est qu’une perte de temps. Elle doit aussi être limitée aux finances disponibles. Et elle doit viser une mise en marché. Pour donner une image, je vois la créativité comme un bébé, qui a besoin de parents pour grandir et qui, un jour, n'a plus besoin d'eux pour se développer tout seul», dit-il.